Les cimentiers devraient davantage souffrir dans les marchés émergents

Leurs capacités d’utilisation tomberont à un plus bas de 70% cette année, estime HBSC. Les acteurs européens profiteront de leur exposition aux Etats-Unis
Bruno de Roulhac

Les cimentiers doivent se préparer à des temps plus difficiles. Pour HSBC, l’utilisation des capacités de production devrait rester faible dans les marchés émergents (hors Chine) et en Europe jusqu’en 2016 et pèsera sur le retour sur capitaux investis.

«Une amélioration progressive de l’utilisation des capacités ne suffira vraisemblablement pas à restaurer le ‘pricing power’, de sorte que la pression sur la marge brute se reflète sur nos prévisions de marge d’Ebitda, attendues stables, pour les producteurs des pays émergents», note le bureau d’analyse. Dans les pays émergents (hors Chine) et en Europe de l’Est, les volumes devraient croître de 6% par an sur 2015-2016, après +3,9% en 2014 et +3% en 2013, mais les capacités d’utilisation devraient tomber sur un plus bas de 70% cette année, prévient HSBC, qui table sur un retour à 74% en 2016.

En revanche, les grands acteurs européens devraient profiter de leur exposition à la poursuite de la reprise aux Etats-Unis, et dans une moindre mesure à une croissance plus modeste en Europe et au Canada. En particulier, HSBC estime Lafarge et Holcim les mieux placés pour accroître leur retour sur capitaux investis, grâce notamment à leur programme de réduction des coûts, lié aux économies d’échelle permises par leur prochain rapprochement entre égaux.

Dans ce contexte, HSBC avoue sa préférence pour Lafarge, pour China Resources Cement grâce à sa forte exposition au marché porteur du sud de la Chine, et pour le turc Cimsa en raison de la forte hausse des prix du ciment sur son marché domestique et de plus faibles coûts d’énergie.

En France, Oddo avait déjà prévenu la semaine dernière que les groupes de construction continueraient à souffrir faute de reprise dans le bâtiment et surtout dans les travaux publics. En effet, le bureau d’analyse attend une stabilisation du marché résidentiel neuf en 2015, mais une baisse de 5% par an jusqu’en 2017 dans les travaux publics, avec la forte pression sur les dépenses publiques. Compte tenu de la résilience des activités de concessions et du soutien de la baisse des taux, Oddo mise toujours sur Vinci.

Sur le BTP, le bureau d’analyse préfère toujours Holcim et Lafarge «pour qui la création de valeur en cas de fusion n’est pas valorisée (décote de respectivement 3 et 6% sur les multiples d’Ebitda 2015 hors synergies)».

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