Le niveau d’exigence des obligations vertes est relevé

Les «green bond principles» viennent d’être révisés, demandant davantage de précisions sur la définition et la vérification de l’utilisation des fonds.
Bruno de Roulhac

Fort du succès des obligations vertes (green bonds), le comité exécutif des Green Bond Principles (GBP) vient de revoir ses lignes directrices, publiées pour la première fois en janvier 2014. Ces principes s’articulent autour de quatre axes : l’utilisation des fonds, le processus d’évaluation et de sélection des projets, la gestion de ces produits, et enfin le reporting. Si à l’époque, seules quatre banques, dont Crédit Agricole CIB (CA CIB), ont proposé ce document, plus de 250 acteurs ont participé à la récente consultation sur ces principes. «Nous avons rencontré une forte adhésion sur cette nouvelle version», se félicite Magali Bilocq, executive director au sein l’équipe sustainable de CA CIB.

Cette révision constitue «une évolution, et non une révolution, dans un contexte de croissance du marché, explique Magali Bilocq. Il était nécessaire d’avoir une définition claire de l’utilisation des fonds». Les GBP proposent ainsi une liste, non exhaustive, de catégories de projets, concernant le changement climatique, les ressources naturelles, ou encore les problématiques sociales.

«Nous avons voulu mentionner des recommandations sur les vérifications externes, qu’elles soient a priori, sur les catégories de projet et les critères de sélection, ou a posteriori sur le respect de l’affectation des fonds aux projets définis comme éligibles», ajoute Magali Bilocq. De plus, les GBP recommandent que le reporting donne davantage d’informations sur les bénéfices environnementaux réels de ces projets.

«Nous anticipons plus de 50 milliards de dollars d’émissions de green bonds dans le monde cette année, avec déjà 7,4 milliards émis depuis le début de l’année, et après 37 milliards émis en 2014, poursuit Magali Bilocq. Les investisseurs sont de plus en plus présents et de nombreuses gestions ont manifesté publiquement leur intérêt pour ces green bonds, ni plus ni moins chères que des obligations classiques. Aussi, les encours devraient largement dépasser les 100 milliards de dollars, contre 64 milliards fin 2014».

Les corporates pourraient également être plus nombreux à émettre des obligations vertes. Aujourd’hui sont essentiellement actives sur ce marché les grandes entreprises des secteurs des services aux collectivités et de l’immobilier. Toutefois, Paprec a été la semaine passée la première ETI française à émettre une obligation verte pour 480 millions d’euros.

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