Le groupe d’ingénierie Boskalis poursuit sa montée au capital de Fugro

Une offre de rachat hostile se heurterait aux mesures de protection mises en place par le parapétrolier néerlandais pour garder son indépendance.
Yves-Marc Le Réour

Malgré les dénégations apportées, les visées du néerlandais Boskalis sur son compatriote Fugro semblent de plus en plus claires. Alors que le groupe d’ingénierie maritime avait pris en novembre une participation initiale de 14,8% au capital du spécialiste des services pétroliers, il est monté à 20% début janvier puis à 25,1% en fin de semaine dernière, tirant parti des titres Fugro mis sur le marché après sa sortie de l’AEX, l’indice phare de la Bourse d’Amsterdam.

Face à cette initiative qu’il juge «non sollicitée et inattendue», Fugro a réaffirmé hier sa volonté de rester indépendant pour éviter tout conflit d’intérêts avec des entreprises clientes issues du secteur de la construction.

Le groupe a mis en place plusieurs mesures préventives afin de se protéger contre toute offre hostile. Les titres cotés sur Euronext Amsterdam ne sont que des certificats d’actions émis par une fondation indépendante (trust office) chargée de gérer les droits de vote sur les actions sous-jacentes. Le groupe se réserve aussi la possibilité d’émettre des actions préférentielles au bénéfice exclusif d’une autre fondation («foundation protective preference shares»). Il est donc envisageable que le trust office de Fugro «refuse à Boskalis l’exercice de son droit de vote lors de l’assemblée générale de Fugro le 30 avril», avance le bureau d’analyse d’ABN Amro. La semaine dernière, un tribunal néerlandais a donné raison à Fugro au détriment de Boskalis qui voulait imposer une procédure de vote obligatoire.

Boskalis estime que sa participation minoritaire dans Fugro lui permet de bénéficier des perspectives prometteuses du marché des infrastructures maritimes offshore. S’il affirme toujours que le relèvement de sa participation «ne constitue pas le préambule au dépôt d’une offre sur Fugro», les analystes de Petercam jugent une OPA probable «lorsque ce dernier aura cédé ses actifs les moins rentables» afin d’améliorer sa performance opérationnelle. A fin décembre 2014, le ratio de dette nette sur excédent brut d’exploitation du groupe parapétrolier s’élevait à 2,2 fois, contre 0,7 fois pour Boskalis.

Bien que ce dernier possède «une expérience solide en matière de fusions et acquisitions, doublée d’une capacité financière disponible d’environ 1,4 milliard d’euros», les analystes d’ABN Amro relèvent qu’il «pourrait continuer à accumuler des titres sans avoir à lancer une OPA s’il demeure sous le seuil de 30% du capital».

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