
Le danois TDC se lance lui aussi dans la chasse aux câblo-opérateurs
A ce rythme, les câblo-opérateurs «locaux» vont se faire de plus en plus rares. Après Kabel Deutschland, le néerlandais Ziggo ou bien encore l’espagnol Ono, le norvégien Get va être intégré par l’opérateur danois TDC. Ce dernier a conclu un accord avec Goldman Sachs et Quadrangle, les actionnaires de Get, pour un montant de 12,5 milliards de couronnes danoises (1,68 milliard d’euros), net de dette et de trésorerie. Get avait été acquis par les deux fonds d’investissement en 2007 auprès de Candover, pour l’équivalent de 724 millions d’euros.
Le prix payé par TDC valorise 10,5 fois l’Ebitda estimé de Get pour 2015 mais le ratio revient à 9,3 fois en intégrant les synergies attendues par l’opérateur. Le groupe espère plus de 22 millions d’euros d’économies par an à partir de 2017, soit 16% de l’Ebitda actuel de Get. Grâce à ce prix, TDC a devancé les fonds candidats au rachat du câblo-opérateur, comme EQT et Charterhouse. TDC était conseillé par JPMorgan, tandis que Goldmans Sachs et Deutsche Bank épaulaient Get.
Si elle le juge dans la moyenne des dernières opérations du secteur, la direction de TDC a défendu le multiple payé pour le câblo-opérateur par son rythme de croissance: 13,3% par an en moyenne pour le chiffre d’affaires depuis 2002, 35% pour l’Ebitda. De quoi redynamiser l’activité de TDC, confronté à la saturation de ses marchés dans la téléphonie fixe et mobile. Son chiffre d’affaires a plié de 3% par an depuis 2011.
L’opération sera refinancée via le programme d’émission EMTN en cours, et par de la dette hybride, a expliqué TDC. En données pro forma, la dette nette représenterait 2,9 fois l’Ebitda en supposant une émission de dette hybride de 500 millions d’euros, et de 3,1 fois sans celle-ci, calcule TDC.
Les actionnaires seront également mis à contribution afin de maintenir la note de crédit du groupe en catégorie «investissement». Le dividende versé au titre de 2014 sera moins élevé que prévu. Il représentera 60% du cash flow disponible contre un taux de distribution initialement prévu à 90%. Un effort imposé qui a déçu les actionnaires alors que TDC avait fait de la stabilité de son dividende son premier atout en Bourse. Hier, le cours de l’action a perdu 11%.
L’opérateur danois a promis que l’intégration de Get permettra d’augmenter de 10% la génération de cash flow disponible à l’horizon 2016.
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Paris - Les Français connaissent à peine le son de sa voix. Cloîtré à Matignon depuis une dizaine de jours, Sébastien Lecornu poursuit ses tractations pour tenter d'éviter la censure en gardant un silence rare à ce niveau de responsabilités. A moins que le nouveau Premier ministre ne sorte de sa réserve à l’issue de sa rencontre mercredi avec les syndicats, soutenus par la gauche, alors qu’il cherche un compromis avec les socialistes. Les syndicats menacent de lancer une nouvelle journée d’action si Sébastien Lecornu n’accède pas à leurs demandes - qui vont de l’abrogation de la réforme des retraites à une taxe sur les hauts patrimoines - exprimées lors d’une mobilisation d’ampleur jeudi dernier. Au terme de cette journée, le très réservé locataire de Matignon avait assuré, par voie de communiqué, que les «revendications» des manifestants étaient «au cœur des consultations» qu’il avait engagées avec les forces politiques et syndicales depuis sa nomination le 9 septembre, donnant un signal à la gauche sans pour autant dévoiler ses intentions. Au risque de faire monter les enchères et d’augmenter la probabilité d’une censure. Chez les députés socialistes, «tout le monde est très remonté contre Lecornu parce que pour l’instant il ne nous a rien dit», rapporte un des leurs, qui a «du mal à ne pas voir» une censure à ce stade. «J’entends la stratégie du silence, mais plus le 1er octobre (jour de la rentrée des députés, NDLR) s’approche, plus il va falloir dire quelque chose», prévient un responsable du Rassemblement national qui n’est «pas en mode négociation». «Petits bouts» Depuis sa promesse à son arrivée à Matignon de «rupture» sur la forme comme sur le fond, Sébastien Lecornu ne s’est exprimé publiquement qu'à la fin d’un court déplacement à Mâcon pour annoncer un projet encore flou de maisons «France Santé». Il ne s’est plié à aucun des grands rendez-vous médiatiques, comme le journal de 20h, passage obligé pour qui veut se faire connaître du grand public. Et deux semaines après sa nomination, ce fidèle d’Emmanuel Macron, que certains alliés décrivent comme «mutique», n’a toujours pas de gouvernement. Sa formation a été repoussée de fin septembre à début octobre, selon plusieurs sources. Chargé tel un «préfigurateur» de «bâtir les accords indispensables» avant de constituer son équipe, il entend trouver «le quoi avant le qui», insiste son entourage. Et il prend «son temps» pour «laisser redescendre la pression», soutient un proche. «Il prend les sujets par petits bouts pour débloquer les points et les nœuds». Une ministre ne croit pas à un accord «solde de tout compte» dès maintenant, même si une censure est possible dès l’ouverture de la session parlementaire. «Il y a des choses qu’on peut se dire maintenant, d’autres à la lecture du PLF (projet de budget de l'État), puis au PLFSS (projet de budget de la Sécurité sociale)». Sébastien Lecornu a reçu mardi pour la troisième fois les partis de son «socle commun» du centre et de la droite, qu’il veut mettre d’accord avant de tenter un compromis avec le PS. «Amorce» Sans parler d’abrogation, des parlementaires évoquent la piste d’une suspension de la réforme des retraites jusqu'à la présidentielle, vue à droite comme «une voie de passage» et chez les socialistes comme «une amorce» de négociation. Sans dire ce qui sortira au final de son chapeau, Sébastien Lecornu a tenté de donner en même temps un signal à la droite de son gouvernement, qui pose elle aussi des conditions pour y rester. Il a reçu mardi après-midi les auteurs d’un rapport sur l’Aide médicale d'État (AME) pour les sans-papiers, que les Républicains et le Rassemblement national (RN) souhaiteraient réduire, voire supprimer. En travaillant «déjà» sur l’AME, «sans qu’il y ait un regard des acteurs de santé, sans qu’il y ait un gouvernement, cela montre bien combien (cette) question est avant tout une question idéologique, de négociation politique», a déploré le président de l’ONG Médecins du Monde Jean-François Corty. En attendant l’issue de ses consultations centrées sur le budget, le Premier ministre distille des mesures destinées à l’opinion sur l'État «efficace», qui supprime les doublons et réduit ses frais de communication. Anne RENAUT © Agence France-Presse