Lagardère crée le deuxième acteur nord-américain du travel retail

En mettant la main sur le groupe Paradies pour 530 millions de dollars, il acquiert une taille critique et complète son dispositif.
Antoine Landrot

Plus tôt dans l’année, Lagardère avait échoué à acquérir World Duty Free, le groupe de boutiques hors taxes contrôlé par la famille Benetton. Il s’est consolé en annonçant hier l’acquisition de Paradies, qui exploite des boutiques d’aéroports en Amérique du Nord, auprès principalement du fonds Freeman Spogli & Co. et de la famille Paradies.

Le montant de cette transaction (530 millions de dollars hors dette, soit 485 millions d’euros, en numéraire) n’a certes rien à voir avec World Duty Free, valorisé 3,6 milliards d’euros dette comprise.

Mais l’acquisition de Paradies, dont les activités seront combinées à celles de Lagardère Travel Retail, permettra néanmoins «de créer le deuxième acteur du continent nord-américain», indique le groupe français dans un communiqué, avec un chiffre d’affaires combiné de 800 millions de dollars, dont 515 millions provenant de Paradies. Lagardère, conseillé par JPMorgan, annonce des synergies récurrentes de 15 millions de dollars par an à compter de 2019. Le multiple d’acquisition représente 7,5 fois d’Ebitda de la cible.

Conseillée par Barclays, la société dispose de concessions dans 76 aéroports, dont ceux d’Atlanta, Los Angeles, New York-JFK, San Francisco, Las Vegas, Chicago, et Dallas-Forth Worth, qui comptent parmi les plus grands du continent nord-américain, alors que Lagardère Travel Retail est davantage présent au Canada. «La croissance du chiffre d’affaires de Paradies au cours des dernières années a largement dépassé celle du trafic passagers aux Etats-Unis», indique Lagardère.

Le marché américain du «travel retail» aéroportuaire, notamment les Etats-Unis, est estimé à 7,7 milliards de dollars. Contrairement aux autres continents, son potentiel de développement réside davantage dans l’alimentation (Food services) et les «spécialités» (Specialties) que dans le duty free. Paradies a des activités diversifiées.

Lagardère précise que le projet d’acquisition porte sur l’intégralité du capital de Paradies, mais représente 80% des activités opérationnelles: «Les activités de Paradies sont opérées dans chaque aéroport par des entités juridiques qui incluent des partenaires minoritaires, représentant environ 20% de la valeur d’entreprise du groupe Paradies», détaille-t-il.

Pour financer l’acquisition, Lagardère a souscrit un prêt-relais à deux ans d’un même montant, lequel sera «refinancé dès que possible, en fonction des conditions de marché». Cet emprunt portera l’endettement net du groupe français à près de trois fois son Ebitda récurrent fin 2016.

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