Ineos profite du déséquilibre du marché des loans pour refinancer ses obligations

La faiblesse de l’offre par rapport aux liquidités disponibles a resserré les marges. Le chimiste en a profité pour lever 1,5 milliard de dollars.
Olivier Pinaud

Ineos profite à plein régime du déversement actuel des liquidités vers la zone euro. Le groupe suisse de chimie va échanger 1,5 milliard de dollars de dette obligataire high yield contre deux nouveaux loans, tous les deux à 7 ans. La demande a été telle que le montant cumulé des prêts bancaires a pu être doublé par rapport aux 750 millions d’euros visés à l’origine. Le placement était dirigé par Barclays avec JPMorgan comme global-coordinateur. BofA Merrill Lynch, Citi et Morgan Stanley ont également participé à l’opération.

Cette demande a permis d’obtenir des conditions financières plus avantageuses qu’espéré. Le crédit, aussi bien pour la partie en euros (850 millions) que pour celle en dollars (625 millions), a été placé avec une marge de 325 points de base par rapport aux benchmarks, soit 25 pb de moins que la dernière fourchette de prix proposée aux investisseurs. Le prix d’émission initial avait été annoncé à 99. ll a été fixé à 99,5. De quoi permettre à Ineos de réduire ses charges financières. Les deux lignes obligataires d’échéance 2019 qui seront rachetées grâce aux deux nouveaux loans payaient des coupons annuels de 8,375%. La forte baisse des cours du pétrole, favorable aux marges d’Ineos, a également joué en faveur du groupe de chimie.

Depuis le début de l’année, les fonds de CLO se démultiplient pour tenter de capter l’afflux de liquidités. Selon Bloomberg, 3i, GLG Partners ou Spire Partners ont lancé de nouvelles souscriptions depuis le 1er janvier. Mais en face, l’offre de papier ne permet pas de répondre à leur appétit, en raison d’une activité en fusions-acquisitions et en LBO qui tourne encore au ralenti, ce qui limite les besoins de financement.

Seulement 10 loans ont été proposés aux investisseurs en Europe au mois de février, pour un montant cumulé de 3,1 milliards, contre 4,8 milliards en janvier, indique Bloomberg. Les marges se sont mécaniquement resserrées. La marge moyenne des loans est tombée à 458 pb en février contre 467 pb un mois auparavant. Et sur les 11 transactions dont le prix a été fixé en février, 4 ont obtenu une réduction de leur prix.

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