Hermès va rendre plus d’un tiers de son cash aux actionnaires

Le sellier versera un dividende exceptionnel de 5 euros en plus du coupon ordinaire de 2,95 euros. Sa croissance pourrait ralentir en 2015.
Bruno de Roulhac

Hermès et LVMH ayant enterré la hache de guerre, et le groupe Arnault ne détenant plus que 9,9% du capital, le sellier du faubourg Saint-Honoré peut récompenser ses actionnaires. Fort d’une trésorerie nette de 1,4 milliard d’euros fin 2014, Hermès versera un dividende exceptionnel de 5 euros (soit un débours de 528 millions), en plus du dividende ordinaire de 2,95 euros (+9,3%). Soit un rendement global de 2,5% sur la base du cours d’hier de 312,20 euros (+0,32%).

Pour 2015, une année que le groupe de luxe invite à «savourer avec l’œil du flâneur», Hermès affiche à son habitude une certaine prudence, tablant sur une croissance interne des ventes de l’ordre de 8%, après +11% en 2014. Soit un ralentissement par rapport à l’objectif de moyen de terme de 10% par an. CM-CIC table sur 9% de croissance organique et 7% d’effet changes positif. Le consensus FactSet anticipe également un rebond de 16% des ventes cette année.

L’an dernier, le chiffre d’affaires a continué à être tiré par l’Asie (+13% en organique), qui pèse près de 46% des ventes du groupe et par les Amériques (+14,5%) mais qui ne représentent que 17% des ventes. Malgré un contexte économique difficile, l’Europe enregistre une progression de 7%. Alors que Chanel a annoncé une harmonisation mondiale de ses prix, «Hermès n’envisage ni hausse ni baisse dans le monde à court terme», a déclaré Axel Dumas, gérant du groupe de luxe. Toutes les divisions affichent des progressions à deux chiffres – notamment la maroquinerie (+15%) – hormis la soie (+7,6%) et surtout l’horlogerie (-10,6%) qui pâtit particulièrement du repli en Chine, sans perspective d’amélioration cette année.

Sans atteindre la rentabilité opérationnelle historique de 32,4% de 2013, Hermès affiche une marge de 31,5% en raison de l’impact négatif de ses couvertures de changes sur le yen avec un résultat opérationnel de 1,3 milliard d’euros (+6,7%). La marge nette se maintient néanmoins autour de 21%. «Hermès est l’acteur le mieux positionné pour tirer parti de l’affaiblissement temporaire de l’euro», note CM-CIC, qui anticipait dès la mi-février un impact favorable sur les marges entre le second semestre 2015 et le premier semestre 2017. Toutefois, les changes pèseront encore cette année sur la marge opérationnelle, a prévenu Hermès hier, estimant l’impact à 0,5 point pour les seuls effets de la baisse de l’euro.

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