Hermès anticipe un recul de sa rentabilité en 2015

Le sellier pense faire moins bien que les 31,5% de 2014, mais les analystes jugent le groupe de luxe trop prudent. Les Etats-Unis pâtissent du dollar fort.
Bruno de Roulhac

Turbulences ou pas en Asie, Hermès garde le cap. Le groupe de luxe, qui «invite à savourer 2015 avec l’œil du flâneur», est bien plus agressif en termes de résultats. Sur les six premiers mois de l’année, le résultat opérationnel a bondi de 20% à 748 millions d’euros, grâce aux changes, ressortant au-dessus des 737 millions du consensus Bloomberg.

Toutefois, «l’impact dilutif des parités monétaires» a entraîné un recul de 10 points de base de la marge opérationnelle à 32,5%. Toujours très prudent, le sellier du faubourg Saint-Honoré prévient que sa rentabilité 2015 sera inférieure aux 31,5% de 2014. Néanmoins, CM-CIC attend une marge de 31,6% «au regard de l’avance prise au premier semestre, alors que les effets négatifs des instruments de couverture devraient se dissiper au second semestre». Exane BNP Paribas mise pour sa part sur 31,8%.

Dans le sillage de l’opérationnel, Hermès a enregistré une hausse de 17% de son bénéfice net à 482 millions d’euros, soit une marge nette de 21%, en recul de 0,6 point. Le groupe attend un taux d’imposition de 34,3% sur l’ensemble de l’exercice, contre 33,2% l’an dernier, en raison notamment de la taxe de 3% sur les distributions de dividende, qui pèsera à hauteur de 25 millions d’euros, contre 8 millions en 2014.

Par ailleurs, le sellier confirme son objectif à moyen terme de hausse de 8% du chiffre d’affaires à taux constants. Au premier semestre, la croissance des ventes était de 9% (+21% à changes courants) à 2,3 milliards d’euros, contre 11,1% sur l’ensemble de l’année 2014. L’Asie-Pacifique, qui représente 37% des ventes du groupe sur le semestre, résiste bien avec une croissance de 6,9% à changes constants. Et en Chine, «on continue notre stratégie», a déclaré vendredi Axel Dumas, gérant d’Hermès, estimant qu’il est «trop tôt» pour tirer des conséquences de la crise chinoise du mois d’août.

En revanche, le groupe est vigilant sur le retail américain, qui a souffert d’un dollar plus fort. Des propos qui ont fait reculer l’action de 1,38% à 317,50 euros vendredi. Néanmoins, «Hermès est le nom le plus défensif dans l’univers du luxe», estime Exane BNP Paribas.

Ferragamo, prudent sur la Chine, a annoncé vendredi une baisse de 4% à changes constants de ses ventes en Asie-Pacifique.

Fin juillet, LVMH avait dévoilé une hausse de 15% de son résultat opérationnel courant (+12% pour la Mode et Maroquinerie) et une progression de 5% de son résultat net.

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