Flamanville n’arrange pas la difficile équation financière d’EDF

Malgré le surcoût de 2 milliards d’euros du chantier de l’EPR, le groupe confirme son objectif de dégager un free cash-flow positif en 2018.
Olivier Pinaud
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Déjà obligé de s’endetter chaque année pour payer le dividende à ses actionnaires, dont 2 milliards d’euros à l’Etat, EDF fait face à une nouvelle complication financière. Le retard supplémentaire du chantier de l’EPR de Flamanville va coûter 2 milliards d’euros de plus au producteur d’électricité, soit une facture totale estimée désormais à 10,5 milliards d’euros, trois fois plus que le prix annoncé lors de la signature du contrat en 2004, en euros courants.

«Nous avons confirmé en juillet notre objectif d’atteindre un free cash-flow positif en 2018. Cette vision de moyen terme n’est pas remise en cause par l’annonce d’aujourd’hui», a assuré hier Thomas Piquemal, le directeur financier d’EDF, rappelant que d’ici à 2018 il peut y avoir «des plus et des moins».

Le principal «plus» serait une remontée des tarifs de vente de l’électricité. Dès sa prise de fonction fin 2014, Jean-Bernard Lévy, le PDG d’EDF, avait appelé à un relèvement des prix pour combler le déficit d’exploitation qui s’accumule chaque année en raison du décalage entre coûts de production de l’électricité et prix de vente final. De l’ordre de 6 milliards d’euros aujourd’hui, ce déficit ne devrait être comblé qu’à la fin de la décennie en suivant la trajectoire actuelle de remontée des prix. Mais la perspective des élections présidentielles de 2017, pour lesquelles le prix de l’énergie sert souvent d’argument de campagne, laisse peu d’espoir à un coup de pouce de ce côté-ci.

A moins d’une amélioration notable du contexte de marché, EDF va donc devoir trouver ses «plus» en interne. S’il ne dit pas son nom, un plan d’économies est déjà à l’œuvre dans tout le groupe. En début d’année, Jean-Bernard Lévy avait annoncé 3 milliards d’euros d’efforts. De même, une fois achevés les chantiers autres que Flamanville, comme l’usine de GNL de Dunkerque ou la rénovation du parc de centrales thermiques français, le groupe va lever le pied sur les investissements.

Enfin, des cessions sont envisagées. «La France, le Royaume-Uni et l’Italie sont stratégiques pour EDF. Pour les autres pays, y compris la Belgique, une revue d’actifs a été engagée», explique une source interne. Exploré par le passé, le dossier de la cession d’une partie du capital de RTE, l’infrastructure de transport de l’électricité, devrait également être rouvert, alors que l’ex-député François Brottes vient de prendre ses fonctions à la tête de la société.

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