Electrolux vient contester la suprématie de Whirlpool outre-Atlantique

Le groupe suédois reprend la division électroménager de GE, qui dégage plus de 90% de ses revenus en Amérique du Nord
Antoine Duroyon

Un accueil très positif a été réservé hier à l’annonce du rachat par Electrolux de la division électroménager de General Electric (GE Appliances). L’action Electrolux a clôturé à la Bourse de Stockholm en hausse de 5,12% à 197,10 couronnes, signant de loin la meilleure performance de l’indice Stoxx 600 (-0,43%).

Les investisseurs ont salué une opération qui propulsera Electrolux au coude à coude avec Whirlpool sur le territoire nord-américain, avec une part de marché d’environ 40%, et donnera au groupe suédois une solide assise en Amérique latine grâce à la reprise d’une participation de 48,4% dans le mexicain Mabe. Johan Eliason, analyste de Kepler Chevreux, relève dans une note que «Mabe détient 50% du marché mexicain, ainsi que d’autres positions solides en Amérique latine qui compléteront admirablement bien celles d’Electrolux au Brésil, au Chili et en Argentine».

Le montant de la transaction s'élève à 3,3 milliards de dollars en numéraire, dont 25% seront financés via une augmentation de capital réservée aux actionnaires existants. Le solde sera abondé par un prêt-relais arrangé par Deutsche Bank et SEB, qui sera graduellement remplacé par des financements obligataires et bancaires. La division de GE, incluant Mabe, a dégagé un volume d’affaires de 5,7 milliards de dollars et un Ebitda de 390 millions de dollars en 2013. Au total, les revenus annuels de la nouvelle entité avoisinent les 22,5 milliards de dollars, contre 22,3 milliards pour l’ensemble récemment formé par Whirlpool et Indesit.

Structurée comme l’acquisition des actifs de production et le droit d’exploiter à long terme les marques de GE, l’opération implique un multiple valeur d’entreprise/chiffre d’affaires de 0,58 fois et un multiple valeur d’entreprise/Ebitda de 8,5 fois - «tous les deux très attrayants de notre point de vue», souligne Johan Eliason. Compte tenu de synergies estimées à 300 millions de dollars par an - après une charge exceptionnelle de 300 millions et des investissements de 50 à 70 millions - et d’une dilution de 10% liée à l’augmentation de capital, l’impact positif sur le bénéfice par action est estimé de 10 à 20%, précise l’analyste.

Reste avant toute chose à obtenir le feu vert des régulateurs, ce qui n’est pas automatique en raison des bouleversements importants occasionnés par ce rapprochement sur le marché nord-américain.

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