Des actionnaires individuels de CGG s’opposent au plan de restructuration

L’association RegroupementPPlocal juge que les actionnaires, déjà lourdement mis à contribution, seront désavantagés par rapport aux créanciers.
Yves-Marc Le Réour

Après les porteurs d’Oceane de CGG, les actionnaires individuels contestent à leur tour les modalités du plan de restructuration financière adopté fin juillet par les créanciers du groupe parapétrolier. Ce plan prévoit notamment une augmentation de capital de 125 millions de dollars sous forme d’actions avec bons de souscription d’actions (BSA) attachés et l'émission de 375 millions de dollars d’obligations high yield avec BSA, les Océane et obligations émises à New York devant être converties en actions.

L’association RegroupementPPlocal, constituée lors de la restructuration de SoLocal, rassemble plus de 1.700 actionnaires individuels. Elle a estimé vendredi que ce plan prévoyait un désendettement de l’entreprise «notoirement insuffisant», qu’il est trop favorable aux créanciers et qu’il ne donnera pas à CGG les moyens d’un redressement pérenne. Le groupe table pour l’ensemble de 2017 sur une perte d’exploitation similaire à celle de l’an dernier et sur une génération de trésorerie en recul. «Alors que les actionnaires de CGG ont déjà été sollicités à maintes reprises pour renflouer la société, le rebond de l’activité et des résultats qui leur avait été promis ne s’est pas matérialisé jusqu’à présent», déclare à L’Agefi Alexandre Loussert, président de PPlocal.

Il ajoute que les actionnaires qui ne pourront souscrire à l’augmentation de capital «subiront une dilution massive», puisqu’ils ne détiendront plus que 3,2% de la capitalisation boursière à l’issue de l’opération, ce qui est «nettement en dessous des standards en vigueur sur la place parisienne». Estimant urgent que les actionnaires individuels soient associés à l’élaboration d’un plan complet de sortie de crise, PPlocal publiera au plus tard mi-octobre ses préconisations de vote en vue de l’AG qui doit avoir lieu fin octobre.

«Si cette restructuration de dette avait été faite l’an dernier, les actionnaires auraient pu être mieux traités», relève de son côté Stéphane Lucchini, fondateur de l’association des actionnaires minoritaires de CGG, qui comprend environ 140 actionnaires individuels. En situation d’alliance objective avec PPlocal, il dénonce également le caractère inéquitable de cette restructuration financière «qui permettra aux actionnaires actuels d’obtenir au maximum 22% du capital, à la condition expresse d’exercer des BSA dont la valeur s’inscrit ‘hors marché’ à horizon prévisible».

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