
Debenhams jette un froid sur le secteur de la grande distribution britannique
La guerre de promotions à laquelle se sont livrés les grands magasins britanniques pour Noël a fait une première victime. Debenhams, concurrent de Marks & Spencer et de John Lewis, a dû revoir à la baisse sa prévision de résultat semestriel. Avant impôts, il tombera à 85 millions de livres, contre 115 millions un an auparavant, a prévenu mardi la direction de Debenhams, provoquant une chute de 12,2% du cours de l’action à la Bourse de Londres. Le titre Marks & Spencer a baissé pour sa part de 2,3%.
Selon Citigroup, cet avertissement nécessite de réduire de 20% au minimum la prévision de résultat annuel de Debenhams.
«Comme cela a été largement relayé par les médias, le marché a été fortement promotionnel avant Noël et nous nous sommes alignés sur ces conditions pour nous assurer que notre offre restait compétitive», a expliqué Michael Sharp, le directeur général de Debenhams. Malheureusement, malgré ces promotions, la hausse de la fréquentation dans les magasins Debenhams n’a pas été aussi soutenue qu’escompté. Les ventes du groupe n’ont progressé que de 0,1% au cours de la période de 17 semaines achevée le 28 décembre.
Conséquence directe, le distributeur se retrouve avec d’importants stocks sur les bras, ce qui va le contraindre à consentir de nouveaux rabais dans les prochaines semaines. Au final, ses marges devraient être amputées de 80 à 100 points de base sur l’ensemble de son premier semestre clos en février, a-t-il calculé. Pour aider à traverser cette mauvaise passe, la direction du groupe a décidé de supprimer le programme de rachats d’actions en cours.
Même si Debenhams a pu souffrir de maux qui lui sont propres, notamment un positionnement moins «haut de gamme» que ses concurrents, d’autres distributeurs risquent d’avoir pâti de cette guerre des prix, selon plusieurs analystes.
Marks & Spencer a par exemple annoncé des baisses de prix de 30% sur l’ensemble de son offre de vêtements à l’approche de Noël, faisant craindre pour ses marges également. Le groupe doit communiquer ses chiffres de Noël le 9 janvier.
Next a également légèrement souffert mardi à la Bourse de Londres. Le groupe, plus développé sur internet que ne l’est Debenhams, doit faire un premier bilan demain sur ses ventes de fin d’année.
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