Dassault Aviation se prépare à la sortie d’Airbus Group de son capital

Le plan de rachats d’actions envisagé par le groupe permettrait d’absorber une partie des 46% détenus par Airbus. Mais l’Etat a son mot à dire
Olivier Pinaud

Airbus Aviation prépare le terrain à un prochain désengagement d’Airbus Group de son capital. Le fabricant du Falcon et du Rafale proposera lors de l’assemblée générale du 24 septembre le vote d’une résolution autorisant la mise en place d’un plan de rachats d’actions. Un dispositif classique, ouvert pour 18 mois, portant sur 10% du capital maximum, avec un prix plafond arrêté à 1.200 euros par action contre un cours de 1.083 euros hier.

Dassault Aviation n’a pas souhaité faire de commentaire sur cette résolution, mais celle-ci pourrait faciliter sa marge de manœuvre au moment de la sortie d’Airbus Group. Le fabricant d’avions commerciaux détient toujours 46,3% du capital du fabricant du Rafale mais ne cache pas sa volonté de céder cette participation valorisée un peu plus de 5 milliards d’euros. «La question n’est pas si, mais quand et comment nous le faisons», avait encore déclaré fin juillet Tom Enders, le président d’Airbus Group.

Malgré sa part, Airbus n’a jamais pesé sur la stratégie de Dassault Aviation, contrôlé par la famille, à la tête de 50,55% du capital. Les deux groupes se font également concurrence dans l’aviation militaire, entre le Rafale et l’Eurofighter. Une situation, héritée de la réorganisation au début des années 90 du secteur français de la défense, qui exaspère des actionnaires d’Airbus Group, dont le fonds TCI qui milite depuis deux ans pour une vente des 46,3% dans Dassault Aviation. Il avait proposé l’an dernier qu’Airbus Group distribue ses actions Dassault Aviation à ses propres actionnaires.

Le plan de rachats d’actions envisagé par Dassault Aviation ne peut être qu’un des chaînons d’une opération complexe, à l’étude depuis plusieurs mois entre les deux groupes et la présidence de la République. Détenteur d’une action Dassault Aviation, l’Etat a conclu en juillet 2013 un pacte d’actionnaires avec Airbus Group lui donnant plusieurs droits, dont ceux de premier refus et de première offre en cas de vente d’actions Dassault Aviation par Airbus Group. En entrant directement au capital, l’Etat comblerait une lacune pointée du doigt en avril 2013 par la Cour des comptes. Elle s'était étonnée du rôle pivot joué par Dassault Aviation dans le secteur de la défense français et du risque implicite que cela pourrait soulever lors d’une succession dans la famille Dassault.

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