Bouygues Telecom ne compte que sur lui-même pour se redresser

La filiale de Bouygues mise sur son plan d'économies et sur la simplification de ses offres pour redevenir viable, même sur un marché à quatre opérateurs.
Olivier Pinaud

Bouygues n’en démord pas. Après avoir échoué à racheter SFR, sa filiale de télécoms doit être viable et rentable, même dans un marché à quatre opérateurs. Philippe Marien, le directeur financier du groupe de BTP et de communication l’a encore réaffirmé la semaine dernière, lors de la présentation des résultats au 30 septembre. Sans l’effet dit de «réparation du marché» (market repair) qu’aurait inévitablement engendré un passage de quatre à trois opérateurs mobiles en France, Bouygues Telecom ne doit donc compter que sur lui-même pour retrouver une rentabilité en mesure de financer ses investissements et son actionnaire.

Le défi est de taille. Après neuf mois d’exercice, le chiffre d’affaires de Bouygues Telecom a plié de 5% à 3,3 milliards d’euros. Son Ebitda a été amputé de 189 millions pour tomber à 538 millions d’euros, soit une marge de 18,5%. Elle était de 22,9% un an auparavant. Enfin, l’indicateur Ebitda moins capex n’est positif que 44 millions d’euros. Pour l’ensemble de l’année, la direction de l’opérateur vise prudemment un chiffre supérieur à l’équilibre.

Le redressement espéré pour 2016 passera par les effets du plan d’économies en cours et par la relance de la dynamique commerciale via une simplification massive du catalogue d’offres mobiles, passé de plusieurs centaines à seulement sept. Ces deux mesures sont imbriquées, la réduction du nombre d’offres nécessitant de fait moins de personnes pour les gérer. Ainsi, 1.400 emplois sont concernés par le plan d’économies. Pour couvrir ce plan, 346 millions d’euros de charges exceptionnelles ont été passées au 30 septembre.

Avec cette simplification, Bouygues Telecom compte relancer sa campagne d’abonnements et profiter progressivement de l’usage de son réseau 4G par ses clients alors que la concurrence de Free joue encore à plein. Le groupe a gagné 47.000 abonnés supplémentaires dans le mobile, alors que Free a annoncé la semaine en avoir conquis 480.000, même si une grande partie de ceux-ci ont souscrit un abonnement à 2 euros. En revanche, dans le fixe, Bouygues Telecom confirme son rang de premier recruteur, 104.000 nouveaux abonnés au troisième trimestre, 30.000 de plus que Free et 20.000 de plus qu’Orange.

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