
Bouygues Telecom ne compte que sur lui-même pour se redresser
Bouygues n’en démord pas. Après avoir échoué à racheter SFR, sa filiale de télécoms doit être viable et rentable, même dans un marché à quatre opérateurs. Philippe Marien, le directeur financier du groupe de BTP et de communication l’a encore réaffirmé la semaine dernière, lors de la présentation des résultats au 30 septembre. Sans l’effet dit de «réparation du marché» (market repair) qu’aurait inévitablement engendré un passage de quatre à trois opérateurs mobiles en France, Bouygues Telecom ne doit donc compter que sur lui-même pour retrouver une rentabilité en mesure de financer ses investissements et son actionnaire.
Le défi est de taille. Après neuf mois d’exercice, le chiffre d’affaires de Bouygues Telecom a plié de 5% à 3,3 milliards d’euros. Son Ebitda a été amputé de 189 millions pour tomber à 538 millions d’euros, soit une marge de 18,5%. Elle était de 22,9% un an auparavant. Enfin, l’indicateur Ebitda moins capex n’est positif que 44 millions d’euros. Pour l’ensemble de l’année, la direction de l’opérateur vise prudemment un chiffre supérieur à l’équilibre.
Le redressement espéré pour 2016 passera par les effets du plan d’économies en cours et par la relance de la dynamique commerciale via une simplification massive du catalogue d’offres mobiles, passé de plusieurs centaines à seulement sept. Ces deux mesures sont imbriquées, la réduction du nombre d’offres nécessitant de fait moins de personnes pour les gérer. Ainsi, 1.400 emplois sont concernés par le plan d’économies. Pour couvrir ce plan, 346 millions d’euros de charges exceptionnelles ont été passées au 30 septembre.
Avec cette simplification, Bouygues Telecom compte relancer sa campagne d’abonnements et profiter progressivement de l’usage de son réseau 4G par ses clients alors que la concurrence de Free joue encore à plein. Le groupe a gagné 47.000 abonnés supplémentaires dans le mobile, alors que Free a annoncé la semaine en avoir conquis 480.000, même si une grande partie de ceux-ci ont souscrit un abonnement à 2 euros. En revanche, dans le fixe, Bouygues Telecom confirme son rang de premier recruteur, 104.000 nouveaux abonnés au troisième trimestre, 30.000 de plus que Free et 20.000 de plus qu’Orange.
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Londres - Le Royaume-Uni et le Portugal doivent reconnaître officiellement dimanche l’Etat de Palestine, à la veille d’annonces similaires d’autres pays, une décision dénoncée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu comme un «danger» pour l’existence d’Israël. Un nombre croissant de pays, longtemps proches d’Israël, ont franchi ce pas symbolique ces derniers mois alors que l’armée israélienne a intensifié son offensive à Gaza, déclenchée par une attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien Hamas en 2023. Lors d’un sommet lundi à New York, coprésidé par la France et l’Arabie saoudite, qui doit se pencher sur l’avenir de la solution à deux Etats, une dizaine de pays doivent confirmer leur reconnaissance formelle de l’Etat palestinien. Le Royaume-Uni, allié historique d’Israël, va faire ce pas dès dimanche, selon les médias britanniques. Le Premier ministre Keir Starmer doit s’exprimer dans la journée, a confirmé le vice-Premier ministre David Lammy, sur la BBC. Keir Starmer avait annoncé en juillet que son pays allait reconnaître un Etat palestinien, sauf si Israël prenait une série d’engagements, dont celui d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. «Le Premier ministre annoncera sa décision plus tard dans la journée, en regardant si ces conditions ont été remplies», a déclaré dimanche David Lammy, qui représentera le Royaume-Uni à l’Assemblée générale de l’ONU. Depuis juillet, «avec l’attaque (d’Israël) au Qatar, l’idée d’un cessez-le-feu à ce stade est partie en lambeaux, et les perspectives sont sombres», a-t-il aussi fait valoir sur Sky News. «Nous devons maintenir vivante la perspective d’une solution à deux Etats, actuellement en danger», a-t-il insisté. Keir Starmer avait estimé que la reconnaissance de l’Etat palestinien contribuerait à un véritable processus de paix. En réponse, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l’a accusé de récompenser le «terrorisme monstrueux». Dimanche, ce dernier a promis de «lutter à l’ONU et sur tous les autres terrains contre la propagande mensongère à notre encontre et contre les appels à la création d’un Etat palestinien qui mettrait en danger notre existence et constituerait une récompense absurde pour le terrorisme». «La communauté internationale nous entendra à ce sujet dans les prochains jours», a-t-il ajouté, avant une réunion du Conseil des ministres. «Nous avons été très clair: le Hamas est une organisation terroriste et il ne peut y avoir aucun rôle pour le Hamas» qui «doit libérer les otages» israéliens, a rappelé dimanche David Lammy. Selon un sondage publié vendredi, 44% des Britanniques soutiennent la reconnaissance d’un Etat palestinien par le Royaume-Uni. Expansion en Cisjordanie Le ministère des Affaires étrangères portugais a de son côté confirmé vendredi que le Portugal «reconnaîtra l’Etat de Palestine» dimanche. Fin juillet, Lisbonne avait annoncé cette mesure compte tenu notamment de «l'évolution extrêmement préoccupante du conflit, tant sur le plan humanitaire que par les références répétées à une possible annexion de territoires palestiniens». Le gouvernement israélien a notamment approuvé un plan, baptisé E1, qui vise à construire 3.400 logements en Cisjordanie. Il est dénoncé par l’ONU car il devrait couper ce territoire palestinien en deux. Les Etats-Unis, alliés indéfectibles d’Israël, ont critiqué l’initiative franco-saoudienne. En visite d’Etat cette semaine au Royaume-Uni, Donald Trump a affirmé son opposition au choix britannique, lors d’une conférence de presse avec Keir Starmer. Les trois quarts environ des 193 Etats membres de l’ONU reconnaissent l’Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988. Ces nouvelles reconnaissances interviennent alors qu’Israël a lancé cette semaine une vaste campagne militaire terrestre et aérienne à Gaza-ville, dans le nord du territoire palestinien, pour y anéantir le Hamas. Mardi, une commission d’enquête indépendante mandatée par l’ONU a établi qu’Israël commettait un génocide contre les Palestiniens à Gaza, ce que les autorités israéliennes ont nié. L’attaque du 7-Octobre 2023 contre Israël par le Hamas a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007. Marie HEUCLIN © Agence France-Presse -
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