Belvédère demande à tous ses administrateurs de remettre leur mandat

Avec 23% du capital, le concert Diana Holding-DF Holding demande 50% des sièges et veut imposer tous les administrateurs. L’AG du 30 juin sera tendue.
Bruno de Roulhac
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Du rififi chez Belvédère. Diana Holding, qui détient 17,3% du capital, et 23% de concert avec DF Holding (Groupe Castel), a demandé la démission de quatre administrateurs, dont le président, Benoît Hérault, en vue de coopter DF Holding et trois indépendants (Guillaume de Belair, représentant les actionnaires individuels, Nicolas Gailly et Pierre Beuchet, spécialistes du secteur).

Le concert veut détenir la moitié des sièges du conseil, alors que ce dernier ne veut pas leur laisser plus du tiers des sièges. Avis partagé par l’Adam qui craint une prise de contrôle rampante. «En décembre, Diana Holding avait approuvé sans réserve le plan stratégique 2018, explique Benoît Hérault, président du conseil de Belvédère. Pourquoi veut-il maintenant changer le management et le conseil pour mettre en œuvre la même politique ? Si Diana veut prendre le contrôle de Belvédère, il doit payer une prime aux minoritaires.»

Les administrateurs écartés – nommés en 2013 alors que KKR était le premier actionnaire, mais qui est totalement sorti après avoir vendu sa participation à Castel – ont donné leur démission, qui prendra effet après l’AG du 30 juin prochain, mais ils se représenteront.

Si le conseil de Belvédère a déjà approuvé la nomination de DF Holding et de Guillaume de Belair, il n’a pas agréé celle de Nicolas Gailly et Pierre Beuchet, n’étant pas en mesure d’apprécier leur réelle indépendance, et en raison de leur profil viticole déjà représenté au conseil. «Le vin ne pèse que 20% du chiffre d’affaires du groupe et n’est pas l’activité la plus profitable du groupe, ajoute Benoît Hérault. Le conseil a en revanche besoin d’expertises financières, marketing ou publicitaires, à l’instar des conseils des grands groupes de spiritueux, l’expérience viticole étant déjà apportée par Diana et Castel.»

Dans ce contexte, SPC Lux, qui détient 4,80% du capital demande la révocation de trois membres du conseil : Rita Maria Zniber et Mehdi Bouchaara, dirigeants de Diana Holding, et Jacques Bourbousson, administrateur indépendant. Demande agréée par le conseil, jugeant que tous les administrateurs devraient remettre leur mandat.

La perspective d’une AG tendue a entraîné hier une chute de 10,84% de l’action à 17,60 euros, d’autant que Nicolas Miguet aurait recommandé de vendre. De quoi inciter les petits porteurs à voter. Alors que le quorum habituel ne dépasse pas les 40%, Diana n’aura pas de mal à prendre la main.

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