
Auchan et Système U se dirigent vers un rapprochement
Système U et Auchan resserrent leurs liens. Cinq mois après avoir conclu un accord de coopération à l’achat, les deux groupes de distribution passent à la vitesse supérieure en annonçant une entrée en négociations exclusives «en vue d’approfondir leur partenariat». Dans un contexte déflationniste et de consommation alimentaire stagnante voire déclinante, les deux partenaires veulent aller plus loin. La coopération sur les achats, jusqu’ici concentrée sur les marques internationales et nationales, sera étendue aux marques de distributeurs et premiers prix, mais les produits frais et les produits locaux en sont toujours exclus.
En outre, Système U et Auchan rechercheront des synergies en matière de développement, et d’organisation des réseaux et des fonctions commerciales. Toutefois, à ce stade rien de plus n’est détaillé. En janvier, le magazine LSA avait annoncé que les deux distributeurs comptaient réaliser un échange d’enseignes, les Hyper U devenant Auchan, et les Simply Market d’Auchan des Super U. «Une hypothèse parmi d’autres, mais qui peut aussi ne pas aboutir», a expliqué vendredi Super U. De plus, l’Autorité de la concurrence devra donner son feu vert, et le gendarme de la rue de l’Echelle, réputé pour son indépendance, pourrait alors exiger des cessions. Casino en avait fait les frais lors de la reprise à 100% de Monoprix. Tandis qu’ils détiennent déjà près de 22% du marché français (11,3% pour Auchan, et 10,3% pour Système U) – contre 26% pour Casino et son partenaire Intermarché, 25% pour Carrefour allié à Cora, et 20% pour Leclerc – les deux partenaires comptent offrir une meilleure couverture géographique nationale et les meilleurs concepts par formats et canaux de distribution.
Alors que tout le secteur de la distribution alimentaire est entré dans une féroce guerre des prix, les rapprochements se sont multipliés ces derniers mois. Le 11 septembre, Système U et Auchan annoncent leur alliance. Le 8 octobre, Intermarché et Casino dévoilent leur coopération dans les achats pour les grandes marques. Le 23 octobre, Auchan et l’allemand Metro signent un partenariat international sur les achats de produits de consommation de marque et de produits non alimentaires sans marques. Et le 22 décembre, Carrefour et Cora annoncent leur accord sur la négociation des achats de marques nationales et internationales.
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La Havane - En plein jour, un jeune homme marche dans un parc de La Havane tel un zombie. Erratique, il traîne des pieds, le regard perdu sous l’effet du «quimico», une drogue synthétique qui suscite l’inquiétude à Cuba. Dans un pays habitué à de faibles niveaux de toxicomanie, la consommation de cette drogue très addictive, moins chère et plus puissante que la marijuana, s’est répandue ces dernières années dans la capitale et jusqu’en province. Il y a encore trois mois, Josué Angel Espinosa, 21 ans, était totalement accro: «je ne pouvais pas manger un repas sans en consommer». Il devait fumer jusqu'à 15 cigarettes imprégnées de «quimico» (produit chimique, en français) pour pouvoir s’endormir, raconte-t-il à l’AFP. Il fait partie des cinq Cubains qui suivent une cure de désintoxication dans un centre d’accueil pour toxicomanes fondé il y a un an par le pasteur évangélique Rotyam Castro, 36 ans, dans la périphérie de la capitale. Il n’y a pas de statistiques officielles sur le nombre de consommateurs, mais le prédicateur estime que «la situation est devenue incontrôlable». «J’ai rencontré des jeunes (toxicomanes) dans la rue, dans le milieu interlope», mais aussi «des artistes, des musiciens, des professionnels» accros à cette drogue, énumère-t-il. Pour lui, l’essor récent de cette drogue de synthèse chez les jeunes s’explique autant par la profonde crise économique que traverse l'île communiste de 9,7 millions d’habitants que par son caractère addictif et son faible coût. Une dose peut coûter 100 pesos (environ 25 centimes de dollar), soit trois fois moins que le paquet de cigarettes le moins cher vendu sur l'île. Cette drogue est un cocktail élaboré à partir de «carbamazépine, benzodiazépine, phénobarbital» qui sont des médicaments psychotropes, «des anesthésiques pour animaux et même du formol, du fentanyl», a expliqué à la télévision cubaine Héctor Ernesto Gonzalez, expert militaire dans la lutte antidrogue du ministère de l’Intérieur. Les préparateurs clandestins de cette drogue la diluent et utilisent un spray pour imprégner des herbes aromatiques et un petit bout de papier, qui servent par la suite à confectionner un joint, d’où les noms de «quimico» ou de «papelito» (bout de papier) donnés à cette drogue. «Rigidité musculaire» «Je consommais beaucoup» cette drogue, raconte Gabriel Chéscoles, un plombier de 30 ans, qui est arrivé au centre de désintoxication «détruit», les cheveux longs, mal rasé et malodorant. Désormais plus apaisé, il décrit avec des gestes comment le «quimico» est roulé dans du papier à cigarette et comment le «papelito», également imprégné de substances addictives, est placé à son extrémité pour accentuer l’inhalation de la drogue. L’effet d’une dose est «entre 50 et 100 fois supérieur à celui du tétrahydrocannabinol (THC)», le principal composant psychoactif du cannabis, selon l’expert militaire. Sur des vidéos qui circulent régulièrement sur les réseaux sociaux, de jeunes Cubains sont vus en train d’errer dans les rues, désorientés, parlant tout seuls, le regard perdu. Certains s’effondrent ou convulsent après une overdose. Les symptômes vont de l’euphorie à la somnolence, en passant par les nausées, les convulsions, la tachycardie, l’hypertension, voire des arythmies graves et un manque de coordination dans les mouvements, a détaillé à la presse officielle Elizabeth Céspedes, directrice du Centre de désintoxication des adolescents du ministère de la Santé. «D’où les positions contractées dues à la rigidité musculaire et la démarche de type zombie», explique la spécialiste. Cuisinier, Luis Yankiel Zambrano, 33 ans, était «esclave» de la drogue depuis dix ans lorsque sa famille a fait appel au centre de désintoxication. «Dernièrement, je pleurais et disais à ma mère que je ne pouvais plus continuer comme ça», explique-t-il. Face à cette situation alarmante, les autorités ont durci les sanctions contre les trafiquants et ont lancé en décembre une campagne de prévention dans les quartiers considérés comme à risque. L’AFP a demandé aux autorités un accès à un «barriodebate», une activité de quartier destinée à prévenir le phénomène, mais n’a pas reçu d’autorisation. Dans le centre d’accueil gratuit, le processus de désintoxication se déroule sans médicaments, entre psaumes et prières, cours de comportement et travail collectif. Après trois mois, Josué Angel Espinosa et Luis Yankiel Zambrano rêvent d’ouvrir leur entreprise pour subvenir à leurs besoins et soutenir le centre qui les a sortis de la drogue. Gabriel Chéscoles reconnaît qu’il n’est pas encore prêt, mais se réjouit des progrès accomplis: «Ma mère a changé d’attitude, mon père me soutient. J’ai retrouvé la confiance et l’affection de tous». Rigoberto DIAZ © Agence France-Presse -
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