Areva fait un premier pas vers son futur mode de gouvernance

Philippe Knoche prend la direction générale, en attendant la suppression, en décembre, de la structure en conseil de surveillance et directoire.
Olivier Pinaud

Le conseil de surveillance d’Areva a opté hier pour une solution transitoire afin de faire face à l’indisponibilité pour maladie de son président du directoire, Luc Oursel. «Le conseil de surveillance a décidé de conférer à Philippe Knoche (actuel directeur général délégué, ndlr) les mêmes pouvoirs que ceux du président du directoire, jusqu’à la tenue de la prochaine assemblée générale qui décidera du changement de gouvernance», indique Areva. D’ici à cette AG, prévue pour décembre prochain, le conseil de surveillance «a renouvelé sa confiance au directoire». Pierre Aubouin, directeur général adjoint, conserve les finances tandis qu’Olivier Wantz reste à la tête de la division minière.

Cette phase transitoire prépare un changement plus radical. L’AG doit supprimer la structure en conseil de surveillance et directoire pour la remplacer par un seul conseil d’administration. Philippe Knoche pourrait en être le directeur général, la présidence revenant à Pierre Blayau, l’actuel président du conseil de surveillance. L’Etat, premier actionnaire d’Areva avec 87% du capital, pousse pour cette mue alors que l’écartèlement des responsabilités a contribué aux errements de gestion passés du groupe.

Adoptée hier par Total ou par Danone en septembre, la séparation des pouvoirs est souvent décidée pour faciliter le départ d’un PDG, à la différence des pays anglo-saxons où elle est la norme. 11 groupes du CAC 40 ont un conseil d’administration avec président et directeur général tandis que 26 PDG contrôlent tous les pouvoirs. Trois groupes ont une structure à conseil de surveillance plus directoire et Michelin un statut de commandite par actions.

Au-delà de sa structure de gouvernance inefficace, Areva devait aller vite après l’annonce, lundi, de la maladie de Luc Oursel. Depuis le début de la semaine, la direction rencontre en effet les investisseurs pour placer plusieurs centaines de millions d’euros de dette hybride. Cette émission, dont le principe a été annoncé le 7 octobre, doit éviter une dégradation de la note de crédit par S&P en catégorie «junk».

La dette hybride présente l’avantage d’être comptabilisée pour moitié en fonds propres par S&P, ce qui permettra de garder la note en catégorie investissement le temps qu’Areva retrouve des cash flows pour rembourser sa dette. Compte tenu de son activité et des contreparties qu’elle nécessite, cette notation «investment grade» est primordiale pour le groupe.

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