ArcelorMittal gagne un peu de temps pour réussir à faire baisser son endettement

Malgré une hausse de 11,7% de son excédent brut d’exploitation trimestriel, la dette du sidérurgiste a légèrement augmenté en rythme séquentiel.
Yves-Marc Le Réour

Les progrès sont inégaux mais tangibles. C’est ce qui ressort des résultats trimestriels publiés vendredi par ArcelorMittal qui affiche un excédent brut d’exploitation (EBE) en hausse de 11,7% à 1,9 milliard de dollars (1,53 milliard d’euros), un niveau supérieur de 5% au consensus. Son directeur général Lakshmi Mittal estime que la bonne orientation du marché américain permettra au groupe d’atteindre son objectif d’un EBE «légèrement au-dessus de 7 milliards de dollars» sur l’ensemble de 2014.

S’il prévoit désormais aux Etats-Unis une croissance de la consommation d’acier de 8,25 à 8,75% cette année (contre 5 à 6% auparavant), le premier sidérurgiste mondial, également l’un des premiers producteurs de minerai de fer, n’anticipe plus qu’une croissance de 3 à 3,5% pour l’Europe, au lieu de 3 à 4% précédemment. Il a par ailleurs été pénalisé par la baisse importante des cours du minerai de fer, conséquence d’une forte hausse de la production des principaux intervenants, alors que dans le même temps la demande chinoise fléchissait suite au ralentissement de la croissance.

La dette nette d’ArcelorMittal atteignait en outre 17,8 milliards de dollars à fin septembre, en hausse de 2,3% d’un trimestre sur l’autre, ce qui l’éloigne de son objectif à moyen terme de 15 milliards fixé après la dégradation de sa note en catégorie spéculative. Cette publication a cependant été bien accueillie par les analystes de Standard & Poor’s qui prévoient à l’horizon 2015 «un EBE d’au moins 8 milliards de dollars», en faisant l’hypothèse d’une performance en Europe et au Brésil «plus solide que prévu jusqu’ici» et d’une «amélioration continue de son efficacité opérationnelle». Parmi les facteurs de soutien, ils citent le redressement du marché automobile sur le Vieux Continent et le repli du real permettant de compenser en partie la faiblesse de la demande au Brésil.

L’agence américaine a en conséquence levé la mise sous surveillance avec implication négative de la dette à long terme du groupe, en vigueur depuis début octobre. Elle a maintenu la note «BB+» du sidérurgiste, accompagnée en revanche d’une perspective toujours négative en raison des risques liés à la demande d’acier en Europe et au Brésil. Elle estime que «le cash-flow opérationnel du groupe devrait représenter environ 20% de sa dette l’an prochain», un niveau jugé compatible avec le rating actuel.

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