Apple lance sa première émission obligataire libellée en euros

Le groupe technologique américain va lever 2,8 milliards d’euros afin de tirer parti de taux d’intérêt inférieurs à ceux d’un emprunt en dollars.
Yves-Marc Le Réour

Alors qu’il a déjà levé au total 29 milliards de dollars (23 milliards d’euros) sur le marché obligataire américain depuis avril 2013, Apple a décidé hier de lancer une émission inaugurale en euros après avoir sondé les investisseurs. Selon Bloomberg qui se réfère à une source bancaire proche du dossier, l’opération d’un montant global de 2,8 milliards d’euros, menée par Goldman Sachs et Deutsche Bank, comprend deux tranches de taille similaire, ayant une maturité respective de 8 et 12 ans.

La première tranche offrira un taux d’intérêt supérieur de 30 points de base (pb) au taux mid-swap, tandis que la souche à 12 ans comporte une prime de 45 pb par rapport à ce taux de référence. Soit dans les deux cas pour le groupe un gain de 10 pb sur le niveau initialement proposé. Noté Aa1 par Moody’s et AA+ par S&P avec perspective stable, «Apple bénéficie d’une excellente réputation de crédit et son profil est très recherché à l’heure actuelle», commente le bureau d’analyse crédit de Fideuram AM. Les analystes de CreditSights estimaient au printemps dernier qu’Apple serait en mesure d’émettre jusqu'à 5 milliards de dollars d’obligations en devises étrangères cette année.

L’avantage d’une émission dans la monnaie unique s’explique par un coût de financement au plus bas depuis six ans par rapport à celui d’un emprunt obligataire en dollars. Le spread moyen atteint actuellement 94 pb pour des titres en catégorie «investissement» dont la maturité est comprise entre 7 et 10 ans, selon l’indice obligataire BoA-Merrill Lynch. En outre, Apple «ne veut pas surcharger sa base d’investisseurs américains avec des émissions supplémentaires en dollars», relève Jon Brager, analyste crédit chez Hermes Investment Management.

Comme pour ses deux précédentes émissions en dollars, le produit de cette levée de fonds servira essentiellement à financer une partie des rachats d’actions d’Apple et à payer son dividende. A fin septembre, le groupe de Cupertino avait déjà racheté plus de 75% du montant autorisé de 90 milliards de dollars prévu dans son programme de rachats. En tenant compte de la hausse du dividende trimestriel porté à 47 cents par titre, il s’est engagé à reverser 130 milliards de dollars à ses actionnaires.

Sa trésorerie pléthorique de 155 milliards de dollars étant détenue à 88% hors des Etats-Unis, Apple préfère avoir recours à l’endettement plutôt que de rapatrier des liquidités qui seraient alors taxées au taux de 35%.

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