
Altice veut réaliser la moitié de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis
Patrick Drahi fait désormais partie de l’establishment. Le président-fondateur d’Altice était auditionné hier par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale. Une première pour le dirigeant, devenu incontournable en France depuis le rachat de SFR et qui compte bien le devenir aussi aux Etats-Unis où son groupe est sur le point de prendre le contrôle de Suddenlink, le septième câblo-opérateur américain.
Patrick Drahi a fixé pour objectif à Altice de générer à terme la moitié de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis, contre 12% avec Suddenlink.
Devant les députés, Patrick Drahi a ainsi expliqué avoir mené des discussions pour racheter également Time Warner Cable, finalement repris par Charter pour 56 milliards de dollars. Mais selon lui, même s’il avait le financement, son groupe n’était pas prêt à franchit un tel saut. «Ce n’est pas de passer de 30 milliards d’euros à 70 milliards de dette qui m’inquiétait énormément, c'était de passer de 35.000 collaborateurs à 120.000 collaborateurs parce que je n’avais pas, au moment où il fallait prendre la décision, la structure managériale pour assumer une telle responsabilité», a reconnu Patrick Drahi. «Nous faisons les choses certes de façon rapide et ambitieuse, mais aussi prudente. Je ne veux pas hypothéquer l’avenir de l’entreprise et de ma famille», a-t-il ajouté. Next, la holding de Patrick Drahi, contrôle 56% du capital d’Altice.
L’acquisition de Suddenlink lui permettra donc de se familiariser avec le marché américain avant de passer à une seconde phase d’acquisitions. Car selon Patrick Drahi, les cibles ne vont pas manquer. Selon lui, Comcast, le numéro un américain, et Charter, son nouveau dauphin, ne pourront plus faire d’autres acquisitions en raison de leur taille. Résultat, si Altice rachète cinq petits opérateurs, il deviendra aussi gros que TWC, a élaboré Patrick Drahi.
Interrogé à plusieurs reprises par les députés sur le niveau d’endettement de son groupe, Patrick Drahi l’a relativisé. «Notre levier n’est pas plus élevé que celui d’Orange» en tenant compte de ses leasings et de ses engagements de retraite, a assuré le dirigeant. Avant de rappeler perfidement aux députés que ses prêteurs, les investisseurs institutionnels, sont les mêmes que ceux qui financent le déficit de la France…
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