Sagard contractualise sa fidélité à Alvest

L’investisseur franco-canadien s’est engagé à demeurer plus de cinq ans au capital du leader mondial de l’équipement mobile aéroportuaire.
Antoine Landrot

Alors que les fonds de LBO (leveraged buy-out) sont critiqués pour leurs objectifs de rendement à court terme, Sagard, la structure d’investissement créée par le milliardaire canadien Paul Desmarais, s’est distinguée en s’engageant à rester plus de cinq ans au capital d’Alvest, qu’elle vient d’acquérir définitivement pour une valeur d’entreprise comprise entre 250 à 300 millions d’euros. Une transaction financée par 135 millions de dette bancaire (accordée par le CIC, la Société Générale, KBC et BNP Paribas) et 45 millions de dette PIK (pay-in-kind) apportée par Capzanine. Cette attitude tranche avec celle de LBO France, l’actionnaire précédent de l’équipementier aéroportuaire, qui en avait pris le contrôle en décembre 2012.

Sagard se targue d’être un investisseur patient: il n’obéit pas à une exigence de levée de fonds périodique qui l’obligerait à liquider le véhicule précédent. «Nous nous sommes engagés à conserver Alvest plus de cinq ans, mais mon horizon envisagé se situe plutôt entre sept et dix ans», indique Frédéric Stolar, associé chez Sagard. Chose rare dans le private equity, cet engagement est contractualisé. «Nous ne prenons un tel engagement que lorsque nous sommes très à l’aise avec la société et sa direction», précise le professionnel.

C’est en tant que membre du conseil d’administration de Souriau, l’une des participations emblématiques de Sagard cédée en 2011, que Frédéric Stolar a fait connaissance du PDG d’Alvest, Jean-Marie Fulconis, également administrateur du fabricant de connecteurs. Sagard s’est alors penché sur Alvest, peu avant que LBO France ne l’achète finalement à Axa Private Equity (aujourd’hui Ardian) et Equistone pour près de 150 millions d’euros.

Sachant qu’Alvest, numéro un mondial avec 30% du marché des équipements mobiles de pistes, a atteint ses objectifs financiers avec un an d’avance, Sagard a approché LBO France en février avec une première proposition qui lui a permis d’obtenir l’exclusivité des négociations pendant huit semaines. Au cours de cette période, le prix a été réajusté.

Alors qu’Axa PE avait retiré Alvest de la Bourse en 2006 pour 92,5 millions d’euros, la valeur de la société a progressé avec sa croissance: elle affichait 133 millions de revenus en 2005, 300 millions en 2012 et 350 millions en 2014, pour un Ebitda d’environ 48 millions.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...