Pininfarina allonge la liste des groupes italiens en voie d'être rachetés

Les transactions annoncées sur des cibles transalpines atteignent 18,6 milliards d’euros depuis début 2014, contre 4,1 milliards un an plus tôt.
Yves-Marc Le Réour

Les rachats d’entreprises italiennes semblent avoir désormais le vent en poupe. Quelques jours après l’annonce du projet de rachat de Pirelli par un consortium d’investisseurs menés par le chinois ChemChina, Pininfarina a confirmé hier une manifestation d’intérêt de la part du constructeur automobile indien Mahindra & Mahindra.

Le designer automobile a précisé qu’une transaction devrait obtenir l’accord de son actionnaire majoritaire Pincar, qui détient 76% du capital, et de ses treize banques créancières. Il a ajouté que cette participation de contrôle sert de garantie de financement auprès des banques et que l’accord de restructuration de sa dette, conclu en 2008, laissait la porte ouverte à une vente de la société.

De son côté, Pincar a indiqué qu’il n’avait signé jusqu’ici «aucun accord contraignant» avec le groupe indien relatif à une cession de sa participation, mais qu’une telle option était envisageable «afin de soutenir les projets de développement du groupe». Fondé en 1930, l’entreprise de Turin a conçu les lignes de certains modèles emblématiques comme la Ferrari 250GT ou l’Alfa Romeo Giulietta Spider. Après un bond de 26% mercredi suite à la révélation des discussions autour du groupe, son cours de Bourse a chuté hier de 5,7% à 4,86 euros. Sa capitalisation boursière s’élève à 146 millions d’euros, tandis que sa dette nette de 45 millions à fin décembre devrait continuer à s’alourdir.

Les points communs à Pirelli et Pininfarina sont leurs liens avec l’industrie automobile et le fait qu’ils attirent des prédateurs issus de pays émergents. Mais l’intérêt pour les entreprises transalpines est plus large, puisque le nombre de transactions sur des cibles italiennes depuis le 1er janvier dernier a progressé de 31% d’un an sur l’autre (157 contre 120 au premier trimestre 2014), montrent les statistiques de Dealogic.

La valeur cumulée des opérations annoncées atteint 18,6 milliards d’euros, contre seulement 4,1 milliards sur la période correspondante de 2014. Avant l’annonce concernant Pirelli, trois autres projets d’acquisitions d’envergure ont été dévoilés à la fin du mois de février. Il s’agit du rachat par Hitachi d’Ansaldo STS, filiale de Finmeccanica, pour 2,2 milliards d’euros, de l’acquisition de Sorin (dispositifs médicaux) par son concurrent américain Cyberonics pour 1,5 milliard et enfin du rachat de Rai Way par Mediaset pour un montant similaire.

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