Les sources de croissance des M&A en Europe devraient s’élargir en 2015

Concentrée sur les grandes opérations en 2014, l’activité devrait concerner davantage de secteurs et d’intervenants cette année, selon IFR.
Yves-Marc Le Réour

La forte progression des fusions et acquisitions (M&A) de grande taille en Europe a masqué en 2014 la léthargie des volumes sous-jacents, favorisant une reprise tirée par quelques segments du marché, souligne le rapport publié hier par IFR (groupe Thomson Reuters) en association avec Merrill Datasite. Le nombre de transactions ayant une valeur comprise entre 500 millions et 1 milliard de dollars (entre 435 et 870 millions d’euros) est ainsi resté stable d’un an sur l’autre.

«La hausse des marchés boursiers a bridé les volumes des transactions en poussant la valorisation des cibles à des niveaux très élevés, ce qui a découragé des acquéreurs potentiels et incité les vendeurs à recourir à une introduction en Bourse de préférence à une cession», relève le rapport. Les prix élevés atteints sur certaines cibles européennes sont notamment dus au mécanisme d’inversion fiscale largement utilisé par les entreprises américaines, surtout dans la santé. Hormis ce secteur, le dynamisme des transactions a concerné les TMT (technologie, médias, télécoms), la consolidation régionale dans les télécoms ayant été facilitée par un environnement réglementaire plus favorable.

Pour l’année en cours, l’activité devrait s’élargir aux sociétés de services collectifs («utilities») et aux secteurs de l’industrie et du BTP, pronostiquent les banquiers interrogés par IFR. Outre les ventes d’actifs découlant de la fusion entre Lafarge et Holcim, ils mettent en avant la probabilité élevée de cessions dans la production et les infrastructures d’énergie (E.ON, Total). Ces opérations remettront en lumière les acteurs du private equity, souvent restés à l’écart en 2014. Suite aux levées de fonds réalisées, «les grands acteurs du capital-investissement comme Blackstone, CVC et KKR vont vraisemblablement animer le marché, particulièrement dans les transactions de taille moyenne».

La consolidation devrait également concerner le secteur bancaire européen peu actif en termes de M&A l’an dernier. Selon les chiffres de dealogic qui portent sur l’ensemble du secteur financier, le montant des transactions en zone EMEA a reculé en 2014 de 39% à moins de 77 milliards de dollars, contre un repli de 9% au niveau mondial. Les stress tests de la BCE étant désormais parachevés, «l’émergence d’un régulateur pan-européen devrait ouvrir la voie à davantage de fusions dans la banque», conclut le rapport.

{"title":"","image":"81866»,"legend":"Fusions acquisitions. Illustration L’Agefi.»,"credit":""}

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...