
«Les marges des entreprises vont avoir du mal à rester sur leurs niveaux très élevés»

L’Agefi : Pourquoi anticipez-vous toujours une consolidation d’environ 20% des marchés actions à horizon un an ?
Julien-Pierre Nouen : Les indicateurs économiques montrent une très nette décélération de la croissance en Europe. En Chine, le malaise économique se prolonge, et nous pensons que les États-Unis vont aussi ralentir sous la pression d’un cycle de resserrement monétaire très rapide et fort. La dégradation de la conjoncture va donc peser sur les résultats des entreprises, d’autant que les marges vont avoir du mal à rester sur les niveaux très élevés où elles sont. Dans ce contexte, alors que le marché attend des hausses de plus de 10% des profits pour 2024, la réalité pourrait être celle d’une contraction marquée des bénéfices par action.
Quels catalyseurs vous conduiraient à faire preuve de plus d’optimisme ?
Si notre scénario se valide, viendra un moment où les banques centrales, confrontées à une récession, jugeront que la hausse du chômage liée à celle-ci va réduire la croissance des salaires et donc les craintes sur l’inflation. A ce moment-là, elles pourront baisser leurs taux directeurs, ce qui permettra de relancer l’activité et d’entrer dans une nouvelle phase d’expansion économique favorable aux marchés actions. Un soft landing nous semble toujours très peu probable après un tel resserrement monétaire.
A lire aussi: Une légère baisse des marchés actions est anticipée à horizon de six mois par les gérants

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