Les investisseurs attendent avant d’acheter le rebond des métaux précieux

Les prix s’élèvent malgré les taux plus restrictifs, traduisant des interrogations sur la trajectoire de l’inflation.
Corentin Chappron
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En dépit d’une forte volatilité, la performance sur 2022 des métaux or et argent n’a pas dépassé 0,5%.  -  Image par kevinp133 de Pixabay

L’or et l’argent ont terminé l’année 2022 là où ils l’avaient commencé : la performance des deux métaux sur l’année n’a pas dépassé 0,5%. Le chiffre masque pourtant une forte volatilité, marquée par un rallye débuté début novembre : l’argent a gagné 26,1% sur la période, à 23,2 dollars l’once, et l’or 12,3%, à 1.830 dollars l’once, malgré la remontée des taux réels (à 1,65% aux Etats-Unis) et le discours plus agressif des banques centrales. «L’or profite d’une prime d’incertitude : la trajectoire de l’inflation demeure floue, comme les futurs taux de la Fed», remarque Nitesh Shah, responsable des matières premières et de la recherche macroéconomique chez WisdomTree. Le dollar s’est par ailleurs affaibli depuis son plus haut atteint fin septembre, perdant 7,8% face à un panier de devises.

Cette remontée des cours est visible sur les marchés dérivés, utilisés pour des positionnements tactiques : les positions longues des acteurs financiers ont atteint 209 tonnes sur la dernière semaine de décembre, contre un plus bas de -121 tonnes affiché sur la première semaine de novembre. En revanche, les flux sur les ETF (qui correspondent à des positionnements à plus long terme) demeurent légèrement sortants, à -5,1 tonnes mi-décembre, le dernier chiffre disponible. «Les investisseurs attendent encore davantage de clarté sur la direction des taux de la Fed et du dollar avant de renforcer leurs expositions aux métaux précieux», indique Chris Mellor, responsable EMEA ETF actions et matières premières chez Invesco. Une dégradation du sentiment, lié aux inquiétudes géopolitiques, profiterait également à la demande en métal précieux.

Ratio

Une récession pourrait cependant faire pression sur le ratio or/argent, à 83 en moyenne sur 2022 (contre une moyenne historique à 65). Les applications industrielles représentent la moitié de la consommation d’argent, et une chute de l’activité ferait pression sur la demande. La production, elle, ne peut pas s’adapter -l’argent est extrait majoritairement par des entreprises minières diversifiées, puisqu’il est souvent associé au zinc ou au plomb, et sa production n’est donc pas sensible aux niveaux de prix, rappelle Arnaud du Plessis, gérant actions thématiques chez CPR AM. De quoi faire pression sur le ratio en cas de ralentissement important.

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