Le Qatar s’apprête à gagner son bras de fer pour le rachat de Canary Wharf

Les actionnaires majoritaires du promoteur Songbird devraient apporter leurs titres. L’offre valorise la société à près de 3,5 milliards d’euros.
Antoine Duroyon

Le Qatar est en passe d’ajouter un morceau de choix à son portefeuille d’actifs immobiliers londoniens (Harrods, The Shard) avec le quartier d’affaires de Canary Wharf. Associé à la foncière canadienne Brookfield Property Partners, le fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA) va s’offrir le contrôle de Songbird Estates, la société cotée qui détient 69% de Canary Wharf Group.

Depuis le mois de novembre dernier, le tandem d’investisseurs tente de conquérir le quartier développé en bordure de la Tamise mais a rencontré d’emblée l’opposition du conseil d’administration de Songbird.

Faute d’une offre alternative, les grands actionnaires (hormis QIA qui détient déjà 28,6% du capital) – la famille Glick, China Investment Corporation et Morgan Stanley – ont choisi leur camp, alors que la première clôture de l’offre est attendue aujourd’hui. A 350 pence par action, l’offre valorise Songbird à environ 2,6 milliards de livres (3,47 milliards d’euros).

QIA et Brookfield avaient soumis une proposition initiale à 295 pence par action en numéraire. Fin novembre, le conseil de Songbird a fait état d’une valeur d’actif net ajusté de 381 pence par action ordinaire Songbird (+19% comparé à fin juin). La valeur du portefeuille, foncier inclus, était estimée à 6,84 milliards de livres après la cession d’un immeuble de onze étages (50 Bank Street) à un investisseur de Hong-Kong.

Conseillé par Rothschild, JPMorgan et Morgan Stanley, le conseil d’administration «continue de croire que l’offre ne reflète pas la pleine valeur de l’activité, sa plate-forme opérationnelle unique et ses perspectives», rapporte un communiqué. Parmi les projets de développement figure notamment la reconversion du site de Wood Wharf (8 hectares) en un complexe de plusieurs milliers de logements, commerces et bureaux. Ce projet a reçu le feu vert des autorités locales fin 2014.

Le conseil, présidé par David Pritchard, recommande néanmoins aux minoritaires d’apporter leurs titres. Les administrateurs qui détiennent des titres, en particulier ceux mandatés par la famille Glick, en feront de même dès que l’offre sera devenue inconditionnelle. A l’issue de l’opération, Brookfield, qui possède déjà 22% de Canary Wharf Group, et QIA devraient contrôler 85,6% du capital. Cette annonce surprise a fait grimper hier le titre de Songbird de 7,8% à 346,5 pence.

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