Le FRR cherche sa place dans le financement des retraites après 2025

Le COR a élaboré trois scénarios d'évolution du Fonds de réserve pour les retraites, qui apparaît dans tous les cas sous-dimensionné.
Alexandre Garabedian

Avec la réforme du système des retraites qui s’annonce, on en oublierait presque l’existence du Fonds de réserve pour les retraites (FRR). Privé de ressources – hormis le produit de ses placements – depuis la réforme de 2010, le FRR gérait 36,4 milliards d’euros fin 2017. Il est voué à verser 2,1 milliards chaque année à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) jusqu’en 2024, et devra restituer dans deux ans aux entreprises électriques et gazières (IEG) un trop-plein de 4,8 milliards d’euros versé au moment de l’adossement de leur régime au régime général.

En 2025, le FRR n’aura donc plus que 15 milliards d’euros en caisse, selon les estimations du Conseil d’orientation des retraites (COR), qui a élaboré trois scénarios possibles dans un rapport examiné en interne le 11 juillet.

Dans le premier scénario, l’intégralité des réserves du FRR serait utilisée pour couvrir le déficit du régime de retraites. Avec un effet limité : «les fonds correspondraient à un peu plus d’une année de déficit en 2025», le rapport évoluant ensuite en fonction de l’année d’utilisation du FRR, du rendement réel des placements et de la croissance économique. Exemple : en 2070 et avec un scénario à 1% de rendement égal à la croissance, l’utilisation du FRR couvrirait moins de six mois de besoins de financement.

Le deuxième scénario se limite à utiliser les seuls intérêts du portefeuille de placement. Le COR fait l’hypothèse d’une stabilité de l’actif à 15 milliards d’euros. Là aussi, «les soldes du système de retraites seraient très peu modifiés par cette opération», souligne le rapport. Avec un rendement égal à la croissance, «l’apport moyen de l’ensemble des revenus des placements rapporté à la somme des déficits serait de 1,3%». Ce ratio monte à 3,7% en cas de rendements à 4%.

Le troisième scénario évoque une liquidation du FRR en 2070 avec, entretemps, des transferts annuels pour une réduction relative constante des déficits du régime de retraite. Selon les hypothèses, l’apport du FRR diminuerait les déficits annuels de 1,1% à 15,2% (cas d’un rendement constant de 4% et d’une croissance de 1,8%).

Le FRR apparaît donc, dans tous les cas, sous-dimensionné, ce qui n’est guère surprenant depuis la réforme de 2010. «Il est essentiel [de lui] assigner rapidement une stratégie claire et un horizon de placement afin d’optimiser la politique de placement de ses actifs», insiste le rapport.

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