Le fonds viager de la CDC espère déployer 150 millions d’euros en cinq ans

Certivia, lancé hier, a déjà collecté 120 millions auprès de neuf institutionnels. Monté pour une durée de vingt-cinq ans, il laisse espérer un rendement de 6% par an
Alexandre Garabedian

Il se nomme Certivia et sera plus gros que prévu. Le fonds viager mutualisé porté par la Caisse des dépôts et consignations a été lancé hier, avec le soutien de huit autres investisseurs institutionnels. Alors que la CDC espérait à l’origine rassembler 100 millions d’euros, le véhicule en a finalement collecté 120 millions. Outre la Caisse (22 millions d’euros), les autres souscripteurs sont CNP et Suravenir (20 millions chacun), AG2R La Mondiale, Groupama, la Maif, la Macif et le Crédit Mutuel Nord Europe (10 millions chacun), et Unéo, la mutuelle des militaires (8 millions).

Les souscriptions resteront ouvertes jusqu’au 31 mars 2015. La Française REM, qui gère le fonds en association avec le leader français du viager Renée Costes, espère porter sa taille à 150 millions, car d’autres institutionnels attendent de voir Certivia à l’œuvre avant de prendre un ticket. Cette somme sera déployée pendant 5 ans pour acquérir environ 400 biens immobiliers en viager auprès de particuliers de plus de 70 ans. Le portefeuille sera composé à 90% d’appartements et 10% de maisons, situés à 90% en Ile-de-France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les deux régions phares d’un marché français qui tourne autour de 4.000 transactions annuelles.

Certivia tirera ses revenus de la vente des biens libérés, les premiers dividendes commençant à être versés à la fin de la période d’acquisition. Le fonds laisse espérer à ses souscripteurs, au terme de sa durée de vie (25 ans, prolongeables jusqu’à 30 ans), un taux de rendement interne d’environ 6% par an, basé sur une hypothèse de baisse des prix dans un premier temps, puis d’un rebond de 1% à 3% par an ensuite.

Les promoteurs de Certivia ont défendu hier la robustesse de leur modèle et la protection du crédirentier, la personne âgée qui vend son bien. «Sur les 1.000 dossiers que nous traitons chaque année, nous n’avons qu’un ou deux contentieux, et aucun n’a donné lieu à condamnation», assure Stanley Nahon, directeur général du groupe Renée Costes, qui apportera «la grande majorité» des biens à Certivia, mais sans exclusivité.

Dans l’esprit de la CDC, ce projet n’est qu’une étape. «Nous devons réfléchir à l’extension de ce dispositif au monde HLM», indiquait hier Pierre-René Lemas, directeur général de la CDC, en évoquant l’achat par des offices HLM d’immeubles en viager. La relance du prêt viager hypothécaire, desservi aujourd’hui par des taux élevés, pourrait aussi faire partie des réflexions de place.

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