
La pénurie de LBO alimente les «dividend recaps»

Endetter une société pour faire remonter un dividende aux actionnaires. Connus sous le nom de «dividend recap», ces montages sont courants dans l’univers du private equity. Mais depuis quelques mois, la pratique s’est amplifiée, rappelant parfois les dérives du private equity du milieu des années 2000.
Depuis le 1er juillet 2015, les opérations de dividend recap ont atteint un montant de 8,3 milliards de dollars, selon les données de Thomson Reuters. Il dépasse largement les 7 milliards recensés tout au long du deuxième trimestre 2015 et les 3,35 milliards des trois premiers mois de l’année. Il faut remonter au troisième trimestre 2013 pour trouver trace d’un tel niveau, avec 11,3 milliards.
Carlyle et Hellman & Friedman ont ainsi échafaudé en juillet une structure de dette de près de 4 milliards de dollars sur le groupe d’études Pharmaceutical Product Development, en partie pour faire remonter un dividende. Apollo Global et son associé C. Dean Metrolpoulous & Co ont fait de même avec Hostess, une société reprise en 2013 après un passage en redressement judiciaire: le fabricant de gâteaux et de snacks s’est endetté pour un montant de 1,325 milliard de dollars, dont 905 millions ont été renvoyés vers les actionnaires sous forme de dividende. Résultat: Apollo Global et C. Dean Metrolpoulous & Co ont empoché deux fois le montant qu’ils avaient investi en 2013 lors du rachat de Hostess.
Cette frénésie s’explique en partie par la pénurie actuelle de LBO. Les fonds de private equity sont notamment concurrencés en fusions-acquisitions par les groupes industriels. En conséquence, les liquidités du marché de la dette high yield et des leveraged loans qui servent à refinancer ce type d’opérations cherchent des alternatives d’investissement. Les fonds de private equity en profitent pour réendetter leurs sociétés en portefeuille, notamment celles achetées avant la crise financière et qui n’ont pu être revendues depuis, afin de récupérer une partie de leur mise initiale.
C’était justement l’objectif de Wendel. La société d’investissement projetait un refinancement de 585 millions d’euros pour la société de chimie allemande Stahl, détenue depuis neuf ans, avec en perspective un dividende de 210 millions d’euros. Mais l’opération a été reportée en raison du rendement trop élevé réclamé par les investisseurs.
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