Foncia profite de l’effervescence du marché de la dette LBO

Le groupe de services immobiliers détenu par Bridgepoint et Eurazeo a révisé deux fois en sa faveur les conditions de son refinancement bancaire.
Alexandre Garabedian

Eurazeo et Bridgepoint profitent de l’appétit des investisseurs sur le marché des loans. Les deux fonds d’investissement, qui ont pris en novembre le contrôle à 100% de Foncia, ont réussi en début de semaine à refinancer le groupe de services immobiliers à des conditions préférentielles. La société a levé une tranche de dette supplémentaire (un «add-on») de 190 millions d’euros à 7 ans, destinée à financer l’acquisition des parts résiduelles de BPCE dans le groupe, et une ligne capex de 80 millions d’euros qui lui permettra de poursuivre ses acquisitions. L’opération fait remonter son levier de 3,3 fois à 4,9 fois l’Ebitda environ.

Dirigée par Crédit Agricole CIB et Natixis, la transaction a fait l’objet de deux «reverse flex», c’est-à-dire d’une amélioration des conditions pour l’emprunteur pendant la syndication. Alors que les prêts LBO sont souvent vendus avec une légère décote sur la valeur nominale (original issue discount ou OID), Foncia a pu les offrir au pair au lieu d’un OID initial de 99,5. La marge, elle, a été réduite de 25 points de base par rapport à la proposition de départ, qui était de 450 points de base au-dessus de l’Euribor. Au passage, la société a pu simplifier la documentation de sa dette existante, héritée de son rachat en 2011, en assouplissant les clauses financières (covenants).

«Le term loan a été près de quatre fois sursouscrit, avec un pool très large de banques et de fonds. Il y a une vraie reconnaissance de la part du marché de la qualité de Foncia et de son management», indiquent Frédéric Pescatori, directeur général de Bridgepoint à Paris, et Marc Frappier, directeur associé d’Eurazeo Capital. Porté par une quarantaine d’acquisitions en trois ans, l’Ebitda de Foncia est passé de 87 millions d’euros en 2011 à 125 millions d’euros en 2014, malgré un marché immobilier français qui tourne au ralenti et des évolutions législatives (avec la loi Alur) défavorables. Une croissance forte de l’Ebitda est encore prévue cette année.

Fort de sa nouvelle ligne de capex, le groupe devrait aussi maintenir son rythme de croissance externe. «Nous allons poursuivre les acquisitions sur le territoire français et à l’international, qui représente 10% de l’activité de Foncia. L’Allemagne constitue notamment un marché important à venir, avec des opportunités de consolidation», soulignent Frédéric Pescatori et Marc Frappier.

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