Blackstone continue ses emplettes dans les hedge funds

Il a pris une participation minoritaire dans Magnetar Capital, un acteur polémique. C’est la troisième opération de ce type depuis un an
Antoine Landrot

Premier gestionnaire alternatif mondial, Blackstone apprécie la prise de participations dans les hedge funds. Magnetar Capital a annoncé jeudi soir l’entrée du groupe financier américain à son capital, en qualité d’actionnaire minoritaire. Aucun montant n’a été dévoilé. Magnetar revendique 13,6 milliards de dollars d’actifs sous gestion.

Cette transaction est la troisième de ce type pour Blackstone: en 2014, il a investi dans Senator Investment puis, en mars dernier, dans Solus Alternative Asset Management. Ces opérations ont été menées par le fonds Strategic Capital Holdings – géré par l’entité Blackstone Alternative Asset Management (BAAM).

Ce véhicule de plus de 3 milliards de dollars a vocation à prendre des participations (entre 15 et 25%) dans des sociétés de hedge funds: il s’adresse aux fondateurs qui souhaitent vendre tout ou partie de leur participation (comme dans le cas de Solus), envisagent une succession ou cherchent au contraire à lever des fonds pour se développer. «L’investissement de Blackstone nous permettra d’atteindre les objectifs de la firme: continuer à attirer et à retenir les meilleurs talents, accroître notre investissement dans nos fonds et approfondir nos relations avec un leader du secteur de la gestion alternative», indique Alec Litowitz, co-fondateur et directeur général de Magnetar, dans un communiqué.

Blackstone connaît bien cette société pour être un souscripteur de ses fonds depuis sa création, il y a près de dix ans. Fondé par Alec Litowitz (un ancien de Citadel) et Ross Laser en 2005, Magnetar s’est fait connaître pour avoir parié sur la chute du marché immobilier peu avant la crise des crédits subprime, quitte à user de méthodes peu transparentes – ou malhonnêtes selon les interprétations – sur le dos de certains investisseurs.

Il avait titrisé au moins 32 milliards de dollars de prêts hypothécaires sous forme de 20 CDO (collateralized debt obligations) en 2006 et 2007. Tout en acquérant les tranches les plus risquées de ces véhicules structurés, il a parié simultanément pour des sommes supérieures sur un défaut des tranches les plus sûres –estimant à raison que celles-ci seraient également affectées par un défaut en série d’emprunteurs hypothécaires. Plusieurs investisseurs avaient poursuivi Magnetar.

«L’équipe a montré son agilité pour adapter sa stratégie à différentes circonstances et marchés», euphémise J. Tomilson Hill, vice-président de Blackstone et directeur général de BAAM.

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