Scor confirme l’objectif de rendement de ses actifs grâce à sa moindre dépendance à l’euro

Le réassureur français a maintenu hier les objectifs financiers de son plan 2013-2016 malgré la baisse des anticipations de hausse des taux
Amélie Laurin

Scor n’est pas dépendant de l’euro et compte bien le faire savoir. «La majorité de nos actifs n’est pas libellée en euro. Nous allons profiter de l’appréciation du dollar en 2014 et 2015», a martelé hier son PDG Denis Kessler, lors de la journée investisseurs annuelle au cours de laquelle le réassureur français a confirmé ses objectifs financiers pour 2016.

Grâce à l’acquisition de Transamerica Re et des activités de réassurance vie de Generali aux Etats-Unis, «nous ne sommes plus un gestionnaire d’actifs eurocentré», a précisé François de Varenne, président du directoire Scor Global Investments qui gère les 14,7 milliards investis en compte propre par le groupe (hors dépôts espèces chez les compagnies cédantes). «Les deux tiers de notre portefeuille sont dans des monnaies dont les taux d’intérêt vont augmenter», ajoute-t-il.

91% du portefeuille de Scor étant liquide, voire très liquide, 36% seront réinvestis sous 24 mois. Le groupe compte profiter de la hausse des taux attendue aux Etats-Unis et au Royaume-Uni pour atteindre un rendement de plus de 3% en 2016, à l’issue de son plan stratégique. Dévoilé il y a un an, celui-ci suivait l’annonce estivale du tapering, soit la diminution progressive de la politique de rachats d’actifs de la Fed. Depuis, les attentes des marchés ont été revues à la baisse: le rendement des emprunts d’Etat américains et britanniques à 10 ans devrait atteindre non plus 3,8% mais 3,2% en 2016, et les taux allemands 1,7% seulement au lieu de 2,7%, selon les prévisions successives de Bloomberg, citées par Scor lors de ses journées investisseurs.

Pour autant, le réassureur ne croit pas à l’entrée en déflation de la zone euro, mais compte maintenir la faible duration de ses investissements dans la monnaie unique, tout en augmentant celle des autres actifs.

Si son scénario ne se vérifie pas, Scor anticipe au pire un rendement de 2,5% pour son portefeuille en 2016, et au mieux 4%, voire 5,6% en cas de reprise rapide de l’inflation. En comparaison, le rendement théorique et sans risque de ses actifs serait seulement de 1,4% si leur longévité moyenne restait de 2,6 ans, au lieu des 3,9 ans annoncés pour 2016.

Entre 2010 et 2013, Scor a atteint un rendement moyen de 3,3%, mais inférieur aux 3,5 à 4% affichés par Hannover Re, Munich Re et Swiss Re. Retraité des risques et de la duration des actifs, son retour sur capital alloué serait toutefois bien supérieur à celui de ses pairs européens, assure François de Varenne.

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