Raiffeisen révise son plan stratégique en Russie tout en y restant profitable en 2014

La banque autrichienne, très exposée au risque russe, ajuste la valeur de son goodwill. La Société Générale devrait finir par revoir ses objectifs ambitieux en Russie.
Laure BERGALA

Les banques étrangères présentes en Russie commencent à y revoir leurs ambitions, alors que le pays s’enfonce dans la récession. Raiffeisen Bank International (RBI) annonce la révision de son plan à moyen terme dans le pays, où elle est la banque étrangère la plus exposée. «Le nouvel environnement économique pourrait conduire à une réduction des résultats à venir en Russie et à une révision de la valeur du goodwill», estime RBI dans un message aux investisseurs le 5 janvier.

La banque indique qu’elle devrait comptabiliser 148 millions d’euros de dépréciations d’écart d’acquisition au 31 décembre 2014 pour la Russie, sans que cet ajustement n’affecte les ratios de capital réglementaires. Le goodwill était évalué à 216 millions d’euros début décembre.

RBI souffre en Russie, sa principale source de revenus, et le groupe prévoit pour 2014 la première perte nette de son histoire, du fait du relèvement des provisions pour créances douteuses liées à la crise ukrainienne en particulier. L’année dernière, la dépréciation du rouble et de la hryvnia a fait baisser le ratio de capital de Raiffeisen d’environ un point, indiquait en décembre Johann Strobl, son directeur des risques. Le bénéfice après impôt de la filiale russe de Raiffeisen devrait toutefois largement dépasser les 300 millions d’euros en 2014, selon la banque.

Si Raiffeisen est la première grande banque à annoncer une révision de son plan stratégique en Russie, elle ne devrait pas être seule. La Société Générale s’est refusée jusqu’alors à revoir ses ambitions dans un pays où elle vise, selon son plan stratégique de mai dernier, une rentabilité sur fonds propres (RoE) de 14% en 2016, soit un résultat net cible de 150 millions d’euros. Son résultat net part du groupe, de 128 millions d’euros en 2013, pourrait y chuter à -577 millions en 2014, -222 millions cette année et -223 millions en 2016, estiment les analystes d’Exane.

«La Russie est un problème mais devrait être gérable» pour la Société Générale et les autres banques concernées, considèrent-ils. «A moins que l’environnement ne s’améliore, nous pensons que la Société Générale devra modifier ses objectifs pour 2016. Nous nous attendons à ce que la banque revoie ses objectifs pour Rosbank, plutôt que pour l’ensemble du groupe, au moment des résultats du quatrième trimestre», poursuit Exane.

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