
L’horizon s’éclaircit pour l’introduction en Bourse d’ABN Amro
Les résultats d’ABN Amro font les affaires de Jeroen Dijsselbloem. Alors que le ministre des Finances néerlandais s’est engagé en juin dernier à «obtenir le meilleur prix possible» à l’occasion de l’IPO de la banque nationalisée en 2008, l’amélioration continue des performances de l’établissement devrait logiquement se refléter dans sa valorisation. Après avoir grimpé de 52% au premier trimestre, son bénéfice courant a bondi de 86% sur un an entre avril et juin, à 600 millions d’euros.
Ce profit record depuis 2010, quand ABN Amro avait été recentrée sur l’activité bancaire aux Pays-Bas et une clientèle privée à l’international, a été soutenu par la décrue des provisions pour créances douteuses. A l’instar de Rabobank, la bonne santé de l'économie néerlandaise leur a permis de fondre de 90%. «Les provisions ont été exceptionnellement basses et le niveau actuel de 34 millions d’euros sur le trimestre n’est pas représentatif du reste de l’année», tempère néanmoins ABN Amro.
Egalement dopé par des renouvellements de crédits hypothécaires, dans un marché immobilier néerlandais où le nombre de transactions a grimpé de 19% au premier semestre, ainsi que par la croissance des prêts aux entreprises, ce résultat net a propulsé le RoE à 15,3%. Soit des hausses respectives de 120 et 610 points de base par rapport à celles constatés fin mars 2015 et fin juin 2014. ABN Amro distribuera 40% de son profit, dont un dividende intérimaire de 350 millions d’euros.
«Nous sommes en très bonne voie pour atteindre nos objectifs 2017», s’est félicité le directeur général d’ABN Amro, Gerrit Zalm, qui a notamment estimé que sa banque affiche un «profil de risque modeste». En léger retrait en raison de la hausse des actifs pondérés du risque, le ratio de solvabilité CET1 est en effet ressorti à 14%, un niveau élevé au regard des standards européens et nettement au-dessus de la fourchette de 11,5% à 12,5% ciblé pour 2017.
Désireux de privatiser ABN Amro, le gouvernement néerlandais devrait dans un premier temps mettre en Bourse entre 20 et 30% du capital. La Haye, qui table pour l’heure sur une valorisation de 15 milliards d’euros, soit un prix de 3 à 4,5 milliards pour le bloc, ne veut cependant pas se presser, et envisage de repousser l’opération au début de 2016. En 2008, l’Etat avait injecté 22 milliards d’euros pour sauver ABN Amro, après son dépeçage par RBS, Fortis et Santander.
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Procès du « Bloody Sunday » : un ancien soldat britannique jugé à Belfast, des décennies après le drame
Belfast - Au premier jour du procès d’un ancien soldat britannique, accusé de deux meurtres et cinq tentatives de meurtre lors du «Bloody Sunday», épisode sanglant du conflit nord-irlandais, l’accusation a décrit les tirs «injustifiés» des militaires ce jour-là. Aucun soldat n’a jusque-là été jugé pour ce «dimanche sanglant», le 30 janvier 1972 à Londonderry, ville également connue sous le nom de Derry, quand des parachutistes britanniques avaient ouvert le feu sur une manifestation pacifique de militants catholiques, faisant 13 morts. L’armée britannique avait affirmé que les parachutistes avaient répondu aux tirs de «terroristes» de l’IRA (Armée républicaine irlandaise, paramilitaires opposés à toute présence britannique sur l'île d’Irlande), une version alors confortée par un rapport réalisé à la hâte. Malgré tous les témoignages contredisant cette version, il a fallu attendre 2010 pour que soit officiellement reconnue l’innocence des victimes, atteintes pour certaines dans le dos ou même à terre, agitant un mouchoir blanc. Surnommé «soldat F», l’ancien parachutiste jugé depuis lundi est accusé de deux meurtres, ceux de James Wray et William McKinney, et de cinq tentatives de meurtre, lors de la répression de ce rassemblement. En décembre, il avait plaidé non coupable devant le tribunal de Belfast. Il comparait libre à son procès, qui doit durer plusieurs semaines. «Intention de tuer» Comme en décembre, il est apparu dissimulé derrière un rideau pour protéger son anonymat, ses avocats ayant fait valoir des risques pour sa sécurité. «Les tirs étaient injustifiés. Les civils (...) ne posaient aucune menace pour les soldats et ces derniers ne pouvaient pas croire à l’existence d’une menace», a affirmé le représentant de l’accusation, Louis Mably, à l’ouverture des débats. «Les tirs (...) ont été menés avec l’intention de tuer, ou au moins avec l’intention de causer un préjudice vraiment grave», a-t-il insisté. Avant l’ouverture de l’audience, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal en soutien aux familles des victimes a constaté un journaliste de l’AFP. «Il nous a fallu 53 ans pour en arriver là, et nous avons surmonté tous les obstacles», a déclaré John McKinney, le frère de William McKinney, saluant «un jour crucial» dans son combat pour «obtenir justice». Non loin de là, une poignée d’anciens combattants de l’armée britannique étaient également présents. «Beaucoup d’anciens combattants ressentent aujourd’hui de la frustration, de la colère, et se sentent trahis», a déclaré David Johnstone, le président du Bureau des anciens combattants d’Irlande du Nord, une organisation chargée de soutenir les ex-soldats de l’armée britannique dans la province. 3.500 morts en 30 ans Le parquet nord-irlandais avait engagé des poursuites pénales contre «soldat F» en 2019. Elles avaient ensuite été abandonnées, puis relancées en 2022. Le massacre du «Bloody Sunday» - immortalisé par le tube du groupe de rock irlandais U2 «Sunday Bloody Sunday» (1983) - avait eu pour effet de précipiter de nombreux jeunes catholiques républicains dans les bras de l’IRA. Il est l’un des moments les plus sombres des trois décennies de «Troubles» qui ont opposé républicains, surtout catholiques, partisans d’une réunification avec l’Irlande, et unionistes protestants, défenseurs de l’appartenance de l’Irlande du Nord à la Couronne britannique. En 1998, l’accord de paix du Vendredi Saint a mis un terme à ce conflit qui a fait quelque 3.500 morts. En 2010, à la suite de la plus longue enquête publique de l’histoire britannique qui avait reconnu l’innocence des victimes du «Bloody Sunday», le Premier ministre de l'époque, David Cameron, avait présenté des excuses officielles, qualifiant d’"injustifiables» les faits survenus ce jour-là. Depuis la fin du conflit nord-irlandais, seul un ancien soldat britannique a été condamné: début 2023, une peine de trois ans avec sursis a été prononcée contre David Holden, qui avait tué un homme à un check-point en 1988. Une loi très critiquée votée en 2023 sous le précédent gouvernement conservateur et baptisée «Héritage et réconciliation» a mis fin à la plupart des poursuites pénales pour les crimes commis pendant la période des «Troubles». Le Labour s’est engagé à abroger certaines dispositions. Peter MURPHY © Agence France-Presse -
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