
Les investisseurs «achètent» les nouvelles réductions de coûts de Santander
La banque Santander a réussi, hier du moins, à faire oublier l’échec du recrutement d’Andrea Orcel comme patron et les interrogations sur sa solvabilité. L’action de la banque espagnole, la plus importante de la zone euro avec une capitalisation boursière de 71 milliards d’euros, a clôturé mercredi sur un gain de 2,01%, à 4,364 euros. Lors de sa journée investisseurs, Santander a annoncé 1,2 milliard d’euros d’économies de coûts supplémentaires par an, à moyen terme.
Le gros de ce programme, soit 1 milliard d’euros, sera supporté par l’Europe, qui représente 52% des actifs pondérés par les risques de Santander, et où la banque, comme ses concurrentes, subit la faiblesse des taux, qui pèse sur ses marges nettes d’intérêt. Le groupe y vise à moyen terme un coefficient d’exploitation de 47% à 49%, contre 52% en 2018, et un rendement des fonds propres tangibles (ROTE) de 12% à 14%, contre 11% l’an dernier.
Sur ce total de 1,2 milliard d’euros, 730 millions proviendront de gains de productivité, notamment en informatique avec un recours accru au cloud. La mise en commun de services dans les différentes zones géographiques permettra d’économiser 220 millions d’euros. A quoi s’ajouteront 250 millions d’économies de coûts liées à l’intégration de Banco Popular, rachetée en 2017 pour un euro symbolique.
Sur la base de ces chiffres, Santander vise un coefficient d’exploitation (charges sur produit net bancaire) compris entre 42% et 45% à moyen terme pour l’ensemble du groupe, contre 47% en 2018. Au même horizon, l’établissement continue de tabler sur un rendement des fonds propres tangibles (ROTE) de 13% à 15%, contre 11,7% l’an dernier. «Cela nous semble trop ambitieux, en regard d’un consensus (qui place ce ratio) tout juste au-dessus de 12% pour 2021», jugent les analystes de Bloomberg Intelligence. Ils doutent également de l’objectif, reconduit hier par Santander, d’un ratio de solvabilité CET1 de 11% à 12% à moyen terme, après les 11,3% affichés à la fin 2018 : «Des contraintes réglementaires pourraient maintenir le ratio CET1 en dessous des 11,3%, et celui-ci risque de demeurer inférieur à 12% en 2021, à la traîne de la concurrence.»
Ana Botin, la présidente de Santander, a atténué les craintes relatives à la solvabilité du groupe, en annonçant le maintien du dividende en numéraire, alors qu’avait été évoqué un possible retour au paiement en actions ou en cash.
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