Les Etats-Unis s’inspirent de l’UE pour promouvoir la finance durable

La SEC fait face aux réticences des grandes entreprises américaines à publier leurs données ESG.
Antonia Przybyslawski, à Bruxelles

Le président de la Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorité américaine des marchés financiers, Gary Gensler, a affirmé mercredi que les Etats-Unis comptaient s’inspirer du travail mené dans l’Union européenne (UE) pour mettre au point une régulation portant sur le reporting environnemental des entreprises, lors d’un débat avec la commission des affaires économiques et monétaires (Econ) du Parlement européen.

Les Etats-Unis sont «très attentifs» à ce que fait l’Europe en matière de finance durable, «non seulement dans le domaine de la taxonomie mais de manière plus générale», a reconnu le patron de la SEC.

«Qu’y a-t-il réellement derrière l’affirmation qu’un actif est durable ? Nous attendons des divulgations à la fois qualitatives et quantitatives des entreprises afin de certifier leurs activités. Nous essayons d’adopter une partie du bon travail que vous avez fait sur la finance durable», a ajouté Gary Gensler.

Combattre le «greenwashing»

Ainsi, le gendarme américain de la Bourse élabore une réglementation pour encourager le reporting ESG (environnemental, social et de gouvernance) des émetteurs d’actions, qui, pour l’heure, sont réticents à publier leurs données. D’après le Wall Street Journal, seulement un tiers des 500 grandes sociétés cotées en Bourse aux Etats-Unis (S&P 500) a publié des données ESG en 2020.

Sous l’administration Biden, la SEC a aussi créé un groupe de travail chargé d’examiner minutieusement le labeling ESG des entreprises américaines afin de combattre le greenwashing. La SEC enquête actuellement sur DWS, la filiale de gestion d’actifs de Deutsche Bank, accusée d’avoir exagéré ses efforts en matière d’investissement durable. «La divulgation exacte des données est primordiale pour la protection des investisseurs et des consommateurs», a encore affirmé Gary Gensler.

Interrogé sur la possibilité d’avoir une reconnaissance mutuelle de la taxonomie financière entre l’Union européenne et les États-Unis, le patron de la SEC n’a pas voulu faire de promesses mais a déclaré «en tenir compte» tout en notant que «davantage de travail est nécessaire». «En ce qui concerne ce sujet, je crois en la possibilité d’apprendre les uns des autres, mais aussi de profiter de nos travaux mutuellement», a conclu le fonctionnaire américain.

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