Les assureurs japonais enchaînent les acquisitions à l’étranger

Le rachat de l’américain StanCorp par Meiji Yasuda pour 5 milliards de dollars illustre l’envie de diversification de l’assurance nipponne.
Donatien Censier-Marty

Meiji Yasuda Life Insurance, troisième assureur-vie japonais par l’actif, vient de racheter son homologue américain StanCorp Financial Group pour 5 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros), ce qui équivaut à 115 dollars par action StanCorp, soit une prime de 50% sur le cours de clôture du jeudi 23 juillet.

StanCorp engrange des primes de l’ordre de 2 milliards de dollars et a dégagé un bénéfice net de 210 millions de dollars en 2014, précise l’assureur japonais. L’acquéreur dégage un chiffre d’affaires de 27,5 milliards de dollars pour un bénéfice net de 2,1 milliards lors de son dernier exercice, soit un rapport de un à dix entre la proie et le chasseur.

Ce rachat n’est en fait que le nouvel épisode d’une série d’acquisitions à l’étranger de la part des assureurs japonais, toujours plus intéressés par une diversification de leurs revenus. Cette saga a débuté en avril 2014, lorsque Sompo Japan Nipponkoa, troisième assureur japonais, a décidé de racheter le britannique Canopius pour 700 millions d’euros. Dai-Ichi Life, deuxième assureur-vie nippon, a annoncé à son tour en juin 2014 le prochain rachat de l’américain Protective Life pour 5,6 milliards de dollars, opération bouclée en février 2015 et qui représente toujours la plus importante acquisition de la part d’un assureur vie japonais à l'étranger.

S’était ensuivie, en mars 2015, une prise de participation de 7,8% de Sompo Japan Nipponkoa dans le réassureur français Scor, assortie d’une intention de monter ultérieurement «à au moins 15%» du capital de la société. La dernière opération jusqu’à l’intervention de Meiji Yasuda a été la prise de contrôle en juin 2015 de l’assureur dommages américain HCC Insurance par le groupe Tokio Marine pour 7,5 milliards de dollars (6,6 milliards d’euros).

Ce mouvement de diversification intervient alors que le marché japonais de l’assurance est à la fois riche et fragile. Riche, car il est actuellement le deuxième plus gros marché mondial, juste derrière les Etats-Unis, en termes de cotisations (420 milliards d’euros en 2011). Cependant, le segment de l’assurance-vie souffre du vieillissement de la population japonaise, le plus rapide parmi les économies développées, tandis que la branche dommages pâtit d’une trop grande exposition aux risques naturels du pays.

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