
Le retour de la volatilité et la réglementation inquiètent les assureurs européens

Les préoccupations des assureurs européens changent. Le retour de la volatilité sur les marchés et l’agenda réglementaire sont désormais leurs premières inquiétudes, et non plus la faiblesse des taux d’intérêt comme ces deux dernières années, selon une enquête publiée le 24 mai par Moody’s.
Si les assureurs ne se soucient plus autant de l’environnement de taux bas qui prévaut depuis la crise financière de 2008, c’est parce que les banques centrales ont amorcé la normalisation de leurs politiques monétaires, avec une remontée des taux à la clé. Et les compagnies d’assurances se sont adaptées à la faiblesse des taux. Sur le plan opérationnel, elles ont fait la promotion de l’assurance vie en unités de compte, augmenté leur tarification et baissé leur rémunération dans le domaine des contrats en euros. Pour leurs placements financiers, elles ont investi de façon croissante dans des actifs risqués pour dynamiser leurs rendements.
Ces changements dans leurs stratégies d’allocation pourraient à présent leur jouer des tours, à la faveur du regain de turbulences que connaissent les marchés depuis février après plusieurs années de très faible volatilité. Entre la fin 2013 et la mi-2017, les assureurs et les fonds de pension européens ont accru leur exposition aux actions américaines et à la dette d’entreprise plus risquée, aux Etats-Unis toujours, pointe ainsi la Banque centrale européenne dans son rapport sur la stabilité financière publié le 24 mai. Une situation qui les expose à un risque de marché et de crédit plus important, souligne la BCE.
Mais les compagnies d’assurances sondées par Moody’s s’inquiètent aussi des coûts liés à la multiplication des nouvelles réglementations. A commencer par la directive européenne Mifid 2 sur les instruments financiers, qui pèse sur les sociétés de gestion d’actifs, nombreuses à être des filiales d’assureurs.
Ces derniers devront aussi composer avec la norme comptableIFRS 17. Destinée à permettre une meilleure comparabilité des états financiers et des contrats, elle pourrait s’avérer aussi onéreuse que Solvabilité 2. Sans oublier le règlement de l’Union européenne sur la protection des données personnelles (RGPD) : entré en vigueur le 25 mai, il est crucial pour les assureurs, qui collectent d’innombrables données sur leurs clients.
Malgré ces vents contraires, 50% des assureurs interrogés par Moody’s tablent sur une progression «modérée» (entre 5% et 9%), voire «élevée» (plus de 10%), de leur résultat opérationnel cette année, contre 33% en 2017.
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