Le redressement des comptes de Raiffeisen attendra l’exercice 2016

Après une perte de 493 millions d’euros en 2014, la banque devrait encore afficher un résultat négatif cette année du fait de sa restructuration.
Julien Beauvieux

Les actionnaires de Raiffeisen devront attendre pour se refaire. Fortement exposée à la Russie et à l’Ukraine, ainsi qu’à l’envolée du franc suisse, la banque autrichienne a annoncé ce mercredi que la majorité de ses coûts de restructuration, de l’ordre de 550 millions d’euros, seront comptabilisés cette année et pourraient ainsi plonger ses comptes dans le rouge en 2015.

Du fait d’un bond de 49% de ses provisions pour perte, à 1,7 milliard d’euros, Raiffeisen avait déjà enregistré un résultat net négatif de 493 millions en 2014. Afin d’enrayer les inquiétudes sur la solidité de la banque et d'éloigner la perspective d’une augmentation de capital, qui avaient fait plonger son action de 28% en janvier, Raiffeisen avait alors annoncé un programme drastique. Elle ambitionnait de réduire de 20% ses actifs pondérés du risque (RWA).

Début février, la banque a précisé à l’occasion de la présentation de ses résultats préliminaires avoir l’intention de céder ses filiales polonaise et slovène, ainsi que sa filiale de banque directe internationale Zuno. Les RWA de Raiffeisen devraient fondre de 16 milliards d’euros d’ici 2017, avait-elle précisé.

Le directeur général de la banque, Karl Sevelda, a en revanche écarté ce mercredi toute autre cession d’actifs, notamment en Russie et en Ukraine. «En Russie, nous ne pouvons pas ignorer la détérioration de la conjoncture malgré un bon niveau de profits (436 millions d’euros en 2014, ndlr), et nous allons réduire nos RWA d’environ 20%», a expliqué Karl Sevelda dans le rapport annuel. «Nous continuerons à durcir nos critères d’octroi de prêts, réduirons notre exposition aux secteurs cycliques, raccourcirons les maturités et augmenterons les actifs collatéraux», a-t-il détaillé.

Paradoxalement, la réduction de voilure, qui atteindra 30% en Ukraine, portera surtout sur l’Asie et les Etats-Unis, a réitéré Karl Sevelda. Les activités dans ces deux zones seront «considérablement réduites ou abandonnées» d’ici 2016 ou 2017, alors que la banque autrichienne entend se recentrer sur ses points forts en Europe centrale et orientale.

Grâce à cette restructuration, qui devrait réduire à terme la base de coût de 20% par rapport à 2014, Raiffeisen espère gonfler ses ratios réglementaires. La banque autrichienne, qui a suspendu le versement de son dividende au titre de 2014, vise un ratio CET1 de 12% fin 2017, contre 10% à la fin décembre.

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