LBP AM monnaie son capital pour grandir dans la gestion

Malakoff Médéric prendra 5% de la filiale de La Banque Postale en échange de l’apport de Fédéris Gestion d’Actifs. Aegon a une option pour monter jusqu'à 35%.
Alexandre Garabedian

Deux partenariats en deux mois dans la gestion d’actifs: les équipes de La Banque Postale n’ont pas chômé ces dernières semaines. Après s’être alliée à Aegon avant Noël, la Banque Postale a officialisé hier un accord avec Malakoff Médéric qui va conduire ce dernier à lui apporter Fédéris Gestion d’Actifs. Avec, dans les deux cas, une ouverture du capital de La Banque Postale Asset Management comme contrepartie financière. Le groupe de protection sociale devrait prendre une participation de 5% dans la filiale de gestion de La Poste, tandis qu’Aegon aura droit à 25%, avec des options pour monter à 35% si les résultats sont au rendez-vous.

«Ces deux opérations se complètent et pourront se bénéficier mutuellement. Avec Fédéris, nous élargissons nos réseaux de distribution à la clientèle institutionnelle. Avec Aegon, nous renforçons notre savoir-faire avec des produits qui deviennent indispensables compte tenu de la faiblesse des taux», explique Didier Brune, directeur de la stratégie de La Banque Postale.

Les transactions sont toutefois de nature et d’ampleur différentes. S’agissant d’Aegon, LBP AM a signé un simple partenariat industriel, et non un apport d’actifs. Mais le potentiel de l’accord est jugé «plus structurant» par un administrateur de La Poste, ce que tend à prouver aussi sa contrepartie en capital.

Dans le cas de Fédéris, LBP AM va devoir s’atteler à l’intégration d’une entité juridique distincte, avec laquelle une fusion est probable. «Nous espérons finaliser l’apport de Fédéris Gestion d’Actifs à La Banque Postale AM d’ici à fin 2015», précise Didier Brune. Une partie de l’effectif de Fédéris (49 personnes dont 18 gérants) pourrait rester chez Malakoff Médéric.

La structure apporte 26,6 milliards d’euros d’encours (à 84% en produits de taux), dont 5 à 6 milliards gérés pour le compte de l’Agirc-Arrco et menacés à terme de disparition. Outre sa clientèle d’institutions de retraite et de mutuelles, Fédéris donnera à son nouvel actionnaire une expertise ISR qui pesait 1,3 milliard fin 2014. En revanche, «cette opération ne répond pas à la question de la taille critique de La Banque Postale AM», note le même administrateur. Avec Fédéris, la filiale de gestion d’actifs de La Poste afficherait 170 milliards d’euros d’encours.

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