
La sécurité numérique reste au centre des préoccupations des banques

Il y a peu de points communs, à première vue, entre une vache et un bitcoin. Et pourtant, ces deux actifs font partie de la liste de ceux qui sont aujourd’hui utilisés comme sous-jacent pour des escroqueries à destination des particuliers. Le préjudice touche en premier lieu les épargnants victimes, évidemment, mais aussi les institutions financières. Ces pratiques frauduleuses créent un environnement de suspicion autour de la prise de contact par voie électronique. Cela intervient dans un contexte où de nombreux établissement essaient justement de développer des parcours client les plus fluides possibles et où les textes de loi s’adaptent pour permettre aux professionnels de mieux utiliser les nouveaux modes de communication.
Ces escroqueries ont comme point commun de ne jamais impliquer de contact physique. Le mode opératoire est souvent le même : des informations sur les particuliers sont achetées ou volées à certains sites marchands peu regardants sur l’utilisation faite de leurs données ou leur protection. Ce qui a fait dire à Nicolas Barret, premier vice-procureur de la République, lors d’une journée de conférences organisée hier par le pôle commun de l’AMF (Autorité des marchés financiers) et de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), qu’il vaut mieux «donner le minimum d’information possible sur internet». Cela peut paraître logique, d’autant que les escrocs usurpent aujourd’hui souvent l’identité d’institutions financières, voire de régulateurs. Et c’est en l’occurrence ce que peuvent rappeler l’ACPR et l’AMF lors de leurs différentes communications et notamment sur leur site internet «Assurance Banque Epargne Info Service», dont l’objectif est, entre autres, d’alerter le public sur les pratiques, les acteurs ou les sites internet non autorisés.
Cet appel à la méfiance prend tout son sens aujourd’hui puisque le contact physique entre les institutions financières et leurs clients tend à disparaître. Lors de cette conférence, Eléonore Peyrat, cheffe du bureau de lutte contre la criminalité financière et sanctions internationales, à la Direction générale du Trésor, expliquait que selon l’esprit des lois, et notamment de la cinquième directive antiblanchiment qui doit être transposée en France le 10 janvier prochain, «l’entrée en relation d’affaires à distance ne doit plus être un risque en soi, du moment que l’identification est faite de manière fiable».
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Bruxelles - Microsoft a échappé vendredi à une amende de l’Union européenne (UE) pour abus de position dominante liée à Teams, son application de visioconférence, la Commission ayant annoncé avoir accepté sa proposition de la séparer nettement de ses outils de bureautique comme Word, Excel ou Outlook. Les engagements du géant américain du logiciel «répondent aux inquiétudes soulevées par la Commission en raison des liens entre Microsoft Teams et les applications de bureautique très populaires Word, Excel, PowerPoint, Outlook, inclus dans les suites logicielles destinées aux clients professionnels, Office 365 et Microsoft 365", a expliqué la Commission européenne dans un communiqué. Selon ces promesses rendues publiques au printemps, le géant américain des logiciels va non seulement «proposer des versions de ses suites logicielles qui ne comprennent pas Teams, et à prix réduit», mais il va aussi permettre aux clients qui ont déjà souscrit à des licences de passer à des versions sans Teams. En outre, le groupe va faciliter le fonctionnement d’applications concurrentes de Teams dans Windows, et permettra aux clients de transférer leurs données de Teams vers celles-ci. «En aidant à rétablir une concurrence loyale, ces engagements vont ouvrir le marché à d’autres fournisseurs d’outils de communication et de collaboration en Europe», a salué la Commission. L’affaire avait débuté en juillet 2020 par une plainte de la start-up américaine Slack, entre-temps rachetée par Salesforce. Confrontée à des pertes de parts de marché dans le domaine des messageries d’entreprise, Slack avait attaqué Microsoft pour concurrence déloyale auprès de la Commission européenne. Dans la foulée, la Commission avait ouvert en juillet 2023 une enquête pour pratique anticoncurrentielle contre Microsoft. Lors de la présentation, en mai, de ses engagements renforcés pour remédier aux abus constatés par l’UE, Microsoft avait assuré qu’ils «représentent une solution claire et complète aux problèmes soulevés par (les) concurrents et qu’ils offriront plus de choix aux clients européens». L’an dernier, Microsoft avait déjà annoncé qu’il dissociait Teams de ses suites Office 365 et Microsoft 365 qui incluent également Powerpoint et Outlook. Le groupe avait alors souligné que ses clients pouvaient désormais acquérir ces logiciels sans l’application de visioconférence, à un prix inférieur. Mais la Commission avait jugé ces changements insuffisants pour répondre à ses préoccupations, conduisant le groupe à muscler ses engagement en mai 2025. © Agence France-Presse -
Taxe Zucman : malgré la division de la classe politique, Marc Ferracci affirme qu'il n'y a "pas de tabou"
Paris - Le ministre démissionnaire de l’Industrie Marc Ferracci a affirmé vendredi ne pas avoir de «tabou» sur la mise en place d’une taxe sur les très hauts patrimoines dite «Zucman» qui divise la classe politique, tout en soulignant sa «préoccupation» quant au fait de «ne pas pénaliser l’esprit d’entreprise». «Il n’y a pas de tabou. Avec une préoccupation, c’est de ne pas pénaliser l’esprit d’entreprise», a souligné le ministre interrogé au micro de Sud Radio. Ce dispositif, qui prévoit de taxer à hauteur de 2% les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, concernerait 1.800 foyers fiscaux selon son promoteur, l'économiste Gabriel Zucman. D’après lui, elle rapportera jusque 20 milliards d’euros par an, alors que d’autres économistes estiment son rendement plutôt autour de 5 milliards. Le ministre s’est inquiété de cette taxation car elle inclut «l’outil professionnel": «ça veut dire que quelqu’un (...) qui a une entreprise, qui a des perspectives très importantes mais qui ne fait pas forcément aujourd’hui de résultats économiques qui permettent de verser des dividendes, sera soumise à cette taxe», a-t-il souligné, en citant l’exemple des «licornes» du secteur technologique. De fait, a poursuivi le ministre, les propriétaires de l’entreprise Mistral AI, la «décacorne» française de l’intelligence artificielle valorisée à 14 milliards d’euros, «seraient soumis à cette taxe». «Pour devoir payer la taxe, les gens vont être obligés de vendre les parts de cette entreprise», a-t-il ajouté, en insistant sur le sujet «absolument crucial» de la souveraineté alors que des entreprises chinoises veulent «racheter» des entreprises françaises. «Appliquer une taxe rigoureuse uniquement en France, ça pose un problème. C’est le risque de voir les gens optimiser comme on dit, c’est-à-dire essayer d'éviter la taxe en allant ailleurs», a-t-il ajouté. Le président LR du Sénat Gérard Larcher s’est dit hostile jeudi à la mise en place de cette taxe, la qualifiant d’"illusion», alors que pour la gauche c’est «la base de tout accord» de non censure du gouvernement Lecornu selon l’eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique). «Il faut discuter (...) On voit bien que si on ne trouve pas un terrain d’atterrissage sur ce sujet, on aura beaucoup de mal à trouver un accord», a estimé le ministre, en soulignant que le Parti socialiste, «seul interlocuteur (...) disposé à discuter avec le gouvernement» en a fait «un sujet très central». © Agence France-Presse