
La BCE fixe le calendrier des banques sur la gestion de leur risque climatique
Les études se suivent et se ressemblent. Après les résultats mitigés des banques européennes aux ‘stress test’ climatiques publiés l’été dernier par la Banque centrale européenne (BCE), les résultats de l’étude thématique publiée par le superviseur mercredi 2 novembre sur la manière dont les banques gèrent les risques climatiques et environnementaux ne sont guère encourageants. La BCE est on ne peut plus claire en déclarant dans un communiqué que « malgré les améliorations, les banques doivent encore mieux identifier et gérer les risques climatiques et environnementaux ».
Des progrès restent donc à faire et les banques examinées (186, dont 107 importantes) sont maintenant contraintes par le temps.
La BCE exige des établissements financiers dont elle assure la supervision qu’elles catégorisent de manière adéquate les risques climatiques et environnementaux et qu’elles procèdent à une évaluation complète de leur impact sur leur activité « d’ici mars 2023 au plus tard ».
Ensuite, dans les mois qui suivront, et d’ici fin 2023 au plus tard, la BCE attend des banques qu’elles intègrent les risques climatiques et environnementaux dans leur gouvernance, leur stratégie et leur gestion des risques. La banque centrale exige enfin que d’ici la fin de 2024, les banques répondent à toutes les attentes prudentielles restantes en matière de risques climatiques et environnementaux. Ces délais n’ont rien d’optionnels. Ils seront « étroitement surveillés » et, si nécessaire, « des mesures d’application seront prises », précise le superviseur. Celui-ci précise d’ailleurs que les conclusions spécifiques aux banques sur le climat et l’environnement sont déjà intégrées dans le processus de contrôle et d’évaluation prudentiel des banques (Srep), lui-même pris en compte pour déterminer les exigences de fonds propres des établissements.
Lacunes patentes
Les banques ont déjà commencé à s’y atteler et 85% d’entre elles ont maintenant effectué une cartographie initiale de leurs expositions aux risques, défini des indicateurs clés de performance et de risque, ou développé une stratégie d’atténuation qualitative pour au moins une partie de leurs expositions au risque, constate la BCE.
Mais l’institution souligne que « les approches manquent encore de sophistication méthodologique, d’utilisation d’informations granulaires sur le risque et/ou de gestion active du portefeuille et du profil de risque ». Dans le billet d’un blog publié mercredi, Frank Elderson, membre du directoire de la BCE et vice-président du conseil de surveillance prudentielle de la BCE, explique par exemple que « la plupart des documents de stratégie des banques regorgent de références au changement climatique, mais les changements réels dans les sources de revenus restent rares ».
Les lacunes des établissement financiers sont donc patentes, et ne sont pas nouvelles. Ainsi, la BCE considère toujours que « les banques continuent de sous-estimer considérablement l’ampleur de ces risques, et presque toutes les banques (96%) ont des angles morts dans leur identification ». Il leur reste tout juste deux ans pour y remédier.
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