HSH Nordbank envisage la création d’une structure de défaisance

Les actionnaires de la banque publique pourraient transférer jusqu'à dix milliards d’euros de créances toxiques à cette entité ad hoc.
Antoine Duroyon

HSH Nordbank cherche une solution pour ses actifs toxiques. Les principaux actionnaires du financeur du secteur maritime et des énergies renouvelables, parmi lesquels figurent les Länder de Hambourg et de Schleswig-Holstein, discutent avec les autorités européennes de la création éventuelle d’une structure de défaisance. Selon Bloomberg, cette bad bank abriterait quelque 10 milliards d’euros de mauvaises créances sur un total de 15,4 milliards d’euros (soit 23% de son portefeuille de crédits).

Plus de 90% de ces créances non performantes sont couvertes par la garantie publique. Les deux Länder l’ont accordée à l'établissement en 2009 avec une injection de 3 milliards d’euros.

L’entité ad hoc (special purpose vehicle, SPV) serait contrôlée par HSH Finanzfonds, l’agence publique chargée de la gestion de la majeure partie des titres détenus par les Länder (85,4% du capital au total). «Il est impératif que nous nous libérions de ces actifs gérés en extinction», a commenté lors d’un point presse le président du directoire de HSH Nordbank, Constantin von Oesterreich.

En réduisant le soutien public, ce plan de restructuration permettrait à HSH Nordbank de se délester d’actifs vacillants plus rapidement et réduirait les coûts. Les commissions liées à ce mécanisme de garantie totalisent 3,2 milliards d’euros depuis 2009, dont 2,4 milliards d’euros de versements en numéraire aux garants. Sans ces actifs toxiques, le directeur financier de HSH, Stefan Ermisch, estime que le ratio de prêts non performants atteindrait 3%, «un niveau convenable pour une banque commerciale en Allemagne». Sur une base ajustée, le résultat opérationnel des activités coeur de la banque a d’ailleurs progressé au premier semestre, ressortant à 268 millions d’euros. Le résultat net d’intérêt a grimpé en glissement annuel de 231 millions à 448 millions d’euros.

Ce dispositif impliquerait toutefois pour les deux Länder qu’ils apportent 6 milliards d’euros de capitaux à la structure, complète une source citée par Bloomberg. Une mesure qui pourrait s’avérer impopulaire dans la perspective d'élections prévues en 2017 et 2020. Les deux régions devront alors convaincre leur électorat que cet effort permettra d'éviter un renflouement ultérieur encore plus coûteux.

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