
HSBC prend une perte de 1,9 milliard d’euros pour céder son réseau en France

C’est fait. Après 18 mois d’attente, la cession du réseau de banque de détail de HSBC en France a enfin été conclue. Conformément aux informations qui avaient fuité dans la presse, My Money Group, détenu par le fonds Cerberus, a annoncé dans un communiqué la signature d’un protocole d’accord avec HSBC Continental Europe pour acquérir son réseau bancaire français. L’accord porte sur un total de 244 agences et concerne 3.900 collaborateurs, pour environ 800.000 clients revendiqués en France.
HSBC sera amené à verser un chèque pouvant aller jusqu'à 1,6 milliard d’euros, la valeur de l’actif net cible sur laquelle les deux parties se sont entendues. Il prendra la forme d’un transfert en fonds propres. Pour le groupe britannique, l’opération se soldera par une perte nette de 1,9 milliard d’euros, a indiqué HSBC dans un communiqué. La majeure partie sera comptabilisée sur 2022. La réalisation de l’opération, très complexe puisqu’il s’agit de céder un portefeuille d’activités à détourer et non une filiale, interviendrait au premier semestre 2023.
My Money Group précise son intention de faire renaître la marque CCF (ex-Crédit Commercial de France), qui avait été abandonnée par HSBC mais qui reste très connue dans l’Hexagone. « Le nouveau CCF serait une banque française indépendante et de taille humaine, dotée d’un large portefeuille de produits haut de gamme », précise le groupe. Avec cette opération, My Money Group met la main sur 24 milliards d’euros d’actifs, avec un ratio de prêts non performants (NPL) d’environ 1,2 %, sur environ 21 milliards d’euros de prêts à la clientèle et environ 19 milliards d’euros de dépôts. Le nouvel ensemble consolidé, comprenant My Money Group et le réseau de banque de détail de HSBC représenterait un total d’actifs de 31 milliards d’euros, un produit net bancaire de 600 millions d’euros, des prêts pour 27,6 milliards d’euros et des dépôts de 22,8 milliards d’euros.
Accords de distribution
Comme prévu, le périmètre concerné ne comprend pas les activités d’assurance et de gestion d’actifs. HSBC Assurances Vie, HSBC Global Asset Management et HSBC REIM poursuivraient ainsi leurs activités existantes. My Money bank explique que ces entités pourraient « conclure un accord de distribution avec My Money Group afin de commercialiser leurs produits d’assurance et de gestion d’actifs (représentant un total d’environ 25 milliards d’actifs sous gestion) ».
Les représentants du personnel et la direction de HSBC se sont réunis à 14h ce vendredi et un conseil d’administration aura lieu dans la foulée. Les premières réunions d’information en interne débuteront à partir du 23 juin.
Cette cession intervient alors que plusieurs autres acteurs de la banque de détail en France réfléchissent à leurs positions sur ce marché. Jeudi, ING a annoncé envisager une vente de son activité en France.
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Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse