Heta a contribué à faire basculer les comptes annuels de BayernLB dans le rouge

La banque allemande a passé une dépréciation de plus de 1,2 milliard d’euros liée au naufrage de la «bad bank» issue de Hypo Alpe Adria.
Antoine Duroyon

La déroute de Heta Asset Resolution, la «bad bank» issue de la banque autrichienne nationalisée Hypo Alpe Adria, fait plonger les comptes de BayernLB. La banque munichoise a essuyé une perte nette de 1,32 milliard d’euros en 2014, contre un profit de 127 millions d’euros en 2013, après avoir comptabilisé une dépréciation de plus de 1,2 milliard d’euros liée à Heta Asset Resolution.

«C’est une étape importante, nous mettons un terme à des problèmes hérités de la crise financière», a commenté Johannes-Joerg Riegler, le patron de la banque bavaroise. Ce montant correspond à la moitié des créances que BayernLB détient vis-à-vis de la «bad bank», privée du soutien du contribuable autrichien depuis début mars.

Cette mesure pourrait signifier des pertes de plus de 40% pour les créanciers seniors qui détiennent plus de 10,2 milliards d’euros de dette garantie par le land de Carinthie, que Vienne refuse également de soutenir. Hormis le cas de Düsseldorfer Hypothekenbank, établissement racheté par un consortium bancaire allemand, la dépréciation de BayernLB est la plus importante annoncée par un investisseur de Heta depuis le moratoire imposé par le gouvernement le 1er mars.

Au moins douze prêteurs allemands ont fait état d’une exposition à Heta. Selon la banque centrale allemande, le montant total des engagements s'élève à 5,5 milliards d’euros. Cette décision du gouvernement autrichien est lourde d’implications potentielles pour les quelque 1.300 milliards d’euros de dette garantie par la puissance publique en zone euro. Le président du directoire de Raiffeisen Bank International, Karl Sevelda, a estimé que la valeur d’une garantie publique devait être juridiquement sans ambiguïté.

Pour BayernLB, l’exercice 2014 a également été marqué par une charge de 1,07 milliard d’euros associée à la cession de MKB Bank à la Hongrie. A la suite de ces éléments exceptionnels, le ratio de solvabilité core tier one est redescendu à 10,2% fin 2014. Sur la plan opérationnel, la machine fonctionne toutefois sans accroc puisque le bénéfice avant impôt des «métiers cœur» a grimpé de 41% à 669 millions d’euros.

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