Des cadres de GFI menacent de partir face à l’appétit de BGC Partners

Des collaborateurs du courtier interbancaire réclament une porte de sortie, inquiets pour le sort de leur rémunération variable.
Antoine Duroyon

L'état-major de GFI Group se ménage une porte de sortie. Selon le Financial Times qui cite plusieurs sources proches du dossier, plus d’une centaine de cadres dirigeants du courtier interbancaire américain cherchent à amender leur contrat afin de pouvoir quitter l’entreprise sans encombre en cas de succès de l’offre hostile de BGC Partners. Le groupe issu de la scission de Cantor Fitzgerald en 2004, et qui détient 13% du capital de GFI, propose 5,45 dollars par action. Soit 20 cents par action de plus que l’offre amicale du Chicago Mercantile Exchange (CME Group).

D’après le New York Observer, plus d’une vingtaine de collaborateurs de haut niveau se sont réunis début décembre dans un restaurant new-yorkais. Ils ont déclaré aux administrateurs rassemblés au grand complet qu’ils quitteraient le groupe en cas de rachat par BGC Partners.

Nombre de responsables de GFI, à la tête de près de 40% du capital, craignent qu’une reprise en main par BGC Partners ne mette à mal les pratiques en matière de rémunération, en particulier en ce qui concerne les bonus. Les collaborateurs de GFI recoivent aujourd’hui des droits d’attribution d’actions gratuites (restricted stock units). BGC Partners alloue de son côté des intérêts de participation (partnership interests). Mais ce mode de rémunération n’est accompagné d’aucun calendrier de débouclage, ce qui fait craindre aux collaborateurs d'être en quelque sorte à la merci de la direction de BGC Partners. Les réfractaires ont donc demandé l’insertion dans leur contrat d’une clause de sortie en cas de «changement de contrôle» qui cite nommément BGC Partners. Elle doit leur permettre de quitter librement la société sans risquer d'être traîné en justice ou de perdre des bonus différés.

L’offre révisée de BGC Partners prend fin aujourd’hui même. Le seuil d’acceptation de l’offre a été abaissé à 45% des titres en circulation. Le courtier interbancaire a promis qu’il maintiendrait le calendrier actuel de versement des rémunérations variables pour les collaborateurs de GFI. Il a également défendu ses propres pratiques, assurant avoir mené à bien plus de 21 acquisitions en dix ans sans départs massifs de personnel et avoir plus que doublé la taille de son activité.

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