
Caixabank tire parti en Espagne des cessions d’actifs de Barclays
Caixabank passe à l’offensive grâce à la cure de rigueur consentie par Barclays. Déjà numéro un de la banque de détail en Espagne, avec un réseau de 5.700 agences environ, contre 4.000 pour Santander et 3.200 pour BBVA, la banque espagnole met en effet la main sur le réseau local de la britannique, fort de 260 agences et regroupant quelque 550.000 clients. Une opération dévoilée hier soir séparément par les deux parties.
Barclays poursuit ainsi la cession d’actifs jugés non stratégiques, conformément à ses promesses. La banque a d’ailleurs également indiqué hier avoir finalisé la vente de sa banque de détail aux Emirats arabes unis à Abu Dhabi Islamic Bank. Le directeur général de Barclays, Antony Jenkins, s’est félicité de pouvoir ainsi poursuivre la réorganisation de son groupe vers davantage de création de valeur durable pour les actionnaires. La banque a créé cette année une structure destinée au délestage d’actifs représentant 115 milliards de livres d’actifs, l’équivalent de 145 milliards d’euros.
La transaction espagnole annoncée hier concerne les activités de banque de détail, d’entreprise et de gestion de fortune. Elle exclut ainsi celles de cartes de crédit Barclaycard et de banque d’investissement. Le montant de l’opération s’élève à 800 millions d’euros, soumis à ajustement en fonction de la valeur d’actif net au 31 décembre prochain.
L’offensive de Caixabank, conseillée pour l’occasion par Morgan Stanley, confirme les espoirs placés dans le redressement économique espagnol, quelques semaines seulement après l’annonce de l’acquisition de Catalunya Banc par BBVA. Comme l’a souligné Antony Jenkins, les activités rachetées par Caixabank auront désormais «bien davantage l’opportunité de grandir et de prospérer». L’acquéreur se félicite de pouvoir engranger un portefeuille de qualité, comprenant selon une source proche citée par le Financial Times une «part importante» de clients aisés dont les dépôts dépassent le seuil des 100.000 euros. Déjà, le directeur général de Caixabank, Gonzalo Gortazar, se fait fort de pouvoir grâce à l’opération accélérer la croissance organique de ses activités sur fond d’une amélioration du contexte économique. Et Antony Jenkins de rappeler que des activités pouvant apparaître non stratégiques pour certains pouvaient se révéler objectivement très attrayantes pour d’autres.
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Hollywood - Donald Trump s’en est pris mardi soir au retour à la télévision américaine de l’humoriste Jimmy Kimmel, menaçant le diffuseur ABC, après une suspension qui a provoqué d’intenses débats sur les pressions de l’administration Trump envers les médias. L'émission de Jimmy Kimmel mélangeant information et divertissement ne sera toutefois pas accessible à tous les foyers américains, car plusieurs dizaines de chaînes locales continuent à boycotter l’animateur, critique inlassable du président américain. La séquence d’ouverture, dans laquelle M. Kimmel doit aborder sa suspension survenue après une polémique sur ses propos concernant l’assassinat de l’influenceur pro-Trump Charlie Kirk, sera scrutée de près. Avant même l'émission, Donald Trump a accusé ABC de «diffuser à 99% des conneries positives pour les démocrates», et Jimmy Kimmel d'être «un autre bras du DNC», le Comité national démocrate, sur son réseau Truth Social. «Je pense que nous allons mettre à l'épreuve ABC à propos de cela. Voyons comment nous allons faire. La dernière fois que je les ai poursuivis, ils m’ont donné 16 millions de dollars», a écrit le dirigeant américain. L’humoriste avait indigné le camp trumpiste en accusant la droite américaine d’exploiter politiquement le meurtre de l’influenceur Charlie Kirk, assassiné par un jeune homme de 22 ans qui semblait avoir des opinions de gauche, selon ses parents républicains. Les commentaires de Jimmy Kimmel étaient «malvenus» et «indélicats», a jugé lundi Disney en annonçant le retour de l'émission sur sa chaîne ABC, après «des conversations réfléchies avec Jimmy». Le géant du divertissement a justifié la suspension temporaire décidée mercredi dernier par le souhait «d'éviter d’exacerber une situation tendue à un moment émotionnel pour notre pays». Boycott Les partisans de Trump «s’efforcent désespérément de présenter ce jeune qui a assassiné Charlie Kirk comme tout sauf un des leurs» et «font tout leur possible pour en tirer un avantage politique», avait lancé Jimmy Kimmel dans son émission du 15 septembre. Le patron du gendarme américain de l’audiovisuel (FCC), Brendan Carr, s'était saisi de la polémique, en sous-entendant qu’il pourrait retirer leur licence aux chaînes qui diffusaient l'émission. Nexstar et Sinclair, deux groupes possédant des dizaines de chaînes locales piochant dans les programmes d’ABC, avaient dans la foulée annoncé qu’ils ne retransmettraient plus «Jimmy Kimmel Live!». Face à cette crise, Disney avait suspendu l'émission pour tout le pays. Malgré le retour à l’antenne de l’humoriste, les deux groupes protestataires ont pour l’instant décidé de maintenir leur boycott. La semaine dernière, Sinclair avait notamment réclamé que M. Kimmel fasse des excuses publiques. Le retrait d’antenne imposé à M. Kimmel a provoqué un tollé aux Etats-Unis: la gauche y a vu un prétexte pour se débarrasser d’un des visages les plus célèbres du petit écran, poil à gratter notoire de Donald Trump. Liberté d’expression Le président américain avait immédiatement salué «une grande nouvelle pour l’Amérique» et appelé à priver d’antenne d’autres figures du secteur. Il avait également suggéré de retirer la licence des chaînes d’information qui le critiquent. L’affaire «concerne le premier amendement» de la Constitution américaine, protégeant la liberté d’expression, estime Rogelio Nunez, un Américain de 38 ans venu assister à l'émission à Los Angeles. «Nous devons nous assurer que nous ne sommes pas censurés», poursuit-il. «Donc au-delà du divertissement, c’est important de venir pour protéger nos droits.» La suspension de M. Kimmel avait aussi suscité quelques remous au sein de la droite, des figures républicaines comme le sénateur Ted Cruz ou le présentateur Tucker Carlson ayant notamment émis des réserves. M. Kimmel n’a pas réagi publiquement depuis sa suspension. Quelques heures avant son émission mardi, il a publié sur Instagram une photo de lui avec le producteur Norman Lear, mort en 2023, qui était connu pour sa défense de la liberté d’expression. «Ce gars me manque aujourd’hui», a-t-il écrit. Paula RAMON © Agence France-Presse