CaixaBank ménage sa solvabilité dans sa transaction avec Barclays

Le ratio CET1 pro forma ressort à un niveau honorable de 11,6% à fin juin, en recul de 75 points de base
Antoine Duroyon

Si Barclays maintient le flou sur le devenir de ses activités de banque de détail en France, gérées en extinction depuis mai dernier, la banque britannique a sauté le pas en Espagne. Elle a livré hier des détails sur la cession à la troisième banque espagnole, CaixaBank, de ses activités de banque de détail, de banque d’entreprise et de gestion de patrimoine dans le pays. La transaction s’élève à 800 millions d’euros en numéraire.

Les actifs concernés représentent 18,4 milliards d’euros de créances nettes, dont les trois quarts sont de nature hypothécaire, et 9,9 milliards d’euros de dépôts. L’opération permettra à CaixaBank d’ajouter 270 agences à son réseau existant, qui en comprend 5.695, et de compter 550.000 clients supplémentaires, pour un total de plus de 14 millions. Les synergies de coût tirées de l’acquisition sont évaluées à 150 millions d’euros à compter de 2016. L’opération constitue aussi une réponse au rachat annoncé en juillet du prêteur nationalisé Catalunya Banc par BBVA.

Sur une base pro-forma au deuxième trimestre, l’impact sur le plan de la solvabilité est estimé autour de 75 points de base pour CaixaBank, soit un ratio CET 1 (fully-loaded) de 11,6%, note CreditSights. Le ratio pourrait également bénéficier d’un ou deux trimestres de bénéfices non redistribués, la finalisation de l’opération n’étant pas attendue avant décembre 2014 ou janvier 2015. Les actifs pondérés du risque (RWA) seront augmentés d’environ 9 milliards d’euros, tandis que le niveau des créances douteuses progressera de manière marginale (de 10,8% au troisième trimestre à 10,9%, selon la méthodologie propre à CaixaBank).

Le prix d’acquisition de 800 millions d’euros se compare à une valeur nette comptable des activités de 1,7 milliard d’euros. Le «badwill» associé sera ramené à 500 millions d’euros environ, 400 millions d’euros d’ajustements à la valeur de marché étant pris en compte à la clôture de l’opération, essentiellement liés au portefeuille de créances. Pour Barclays, l’opération se traduira par une perte nette totale de plus de 630 millions d’euros (dont plus de 500 millions comptabilisés au troisième trimestre). Une perte qui sera partiellement compensée par la plus-value brute de 150 millions d’euros enregistrée sur la vente de son activité de banque de détail aux Emirats arabes unis.

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