BGC Partners déterre la hache de guerre pour s’emparer de GFI Group

Le courtier interbancaire a dévoilé un projet d’offre hostile de 675 millions de dollars. La cible fait déjà l’objet d’une offre amicale de CME Group
Benoît Menou

Dans un secteur du courtage interbancaire voué à la consolidation sur fond notamment de renforcement de la pression réglementaire, BGC Partners part à l’abordage. Le groupe new-yorkais a dévoilé hier un projet d’offre hostile (mais il ne tient qu’à la cible d’accepter les pourparlers) visant son concurrent et compatriote GFI Group.

L’offre valorise ce dernier à 675 millions de dollars, à raison de 5,25 dollars en numéraire par action. Le prétendant ne fait en réalité que contre-attaquer, GFI faisant l’objet d’une offre amicale émanant de l’opérateur des marchés à terme CME Group, qui entend proposer 4,55 dollars de ses titres par action apportée.

Alors que le titre GFI avait bondi de 46% en une séance fin juillet à l’annonce de l’accord avec CME, il a gagné11% lundi sur des rumeurs d’entrée en piste de BGC, et encore 13% hier à 5,69 dollars. Un dernier cours supérieur à celui de l’offre de BGC, gage des attentes du marché en termes de bataille à venir, la cible pouvant notamment attirer l’attention d’autres opérateurs boursiers, tandis que CME pourrait revoir son offre, en y intégrant une part de numéraire. GFI et la Bourse de Chicago n’ont pas souhaité réagir hier.

BGC Partners, qui a précisé hier détenir une part de 13,5% du capital de GFI Group, a publié un courrier adressé la veille au conseil d’administration de sa cible. Le prédateur souligne avoir sollicité des négociations quelques jours seulement avant l’annonce de l’accord avec CME. D’où sa résignation à s’en remettre aujourd’hui directement aux actionnaires, qui bénéficient d’une proposition supérieure en valeur et leur offrant une liquidité immédiate.

L’union envisagée par BGC Partners donnerait naissance au numéro deux mondial du courtage interbancaire, qui talonnerait Icap et devancerait nettement Tullett Prebon. Qui plus est, dans un contexte de réorganisation contrainte au sein de la plupart des acteurs du secteur, le nouveau prétendant se fait fort de conserver l’ensemble des activités de GFI. Tandis que CME Group envisage de conserver l’activité de change Fenics et surtout, celle sur le trading dans l’énergie, Trayport, tout en cédant à une nouvelle entité contrôlée par la direction de GFI l’activité de courtage de gros, pour 165 millions de dollars. Un prix trop faible selon BGC Partners, qui dénonce un manque de respect des intérêts des actionnaires.

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