Banco Espirito Santo se retrouve dans le viseur des autorités suisses

La banque portugaise en faillite fait l’objet d’une enquête de la Finma sur la vente de produits risqués par sa branche suisse, en liquidation
Amélie Laurin

Chaque jour ou presque alimente le feuilleton Banco Espitiro Santo (BES). La Finma, le régulateur suisse des marchés financiers, a annoncé hier l’ouverture d’une enquête à l’encontre de la Banque Privée Espirito Santo, branche helvétique du groupe portugais. La procédure porte sur la distribution de titres et de produits financiers du groupe via cette entité. Le scandale Espirito Santo a en effet été alimenté par la vente de titres toxiques des différentes entités de la nébuleuse contrôlée par la famille Espirito Santo. Des ménages portugais en ont fait les frais, tout comme des institutionnels et de grandes entreprises comme Portugal Telecom. Reste à savoir si, et dans quelles proportions, ces produits se sont retrouvés dans le portefeuille des clients de la banque privée suisse.

Le gendarme helvétique enquête aussi «sur l’influence des propriétaires de la banque sur les processus en Suisse», sans donner à ce stade plus de précisions. La Banque Privée Espirito Santo s’est déclarée prête à «coopérer» et affirme attendre «avec sérénité» les résultats des investigations qui pourraient durer «jusqu’en janvier 2015». Elle a d’ores et déjà été mise en liquidation par sa maison mère. Son siège de Pully, dans le canton de Vaud, va transférer une trentaine de salariés à la Compagnie Bancaire Helvétique, un établissement genevois qui a racheté fin juillet la majeure partie de ses activités. L’opération, dont le montant n’a pas été dévoilé, porte sur un portefeuille de clients ibériques et latino-américains. La liquidation de la Banque Privée Espirito Santo devrait durer entre 12 et 18 mois, a annoncé mercredi un porte-parole de la banque privée dans L’Agefi suisse (média indépendant de L’Agefi français). L’effectif résiduel, soit 80 personnes, diminuera progressivement en fonction de l’avancée du chantier.

L’épisode suisse s’ajoute à la révélation mardi, par le Wall Street Journal, d’un prêt de 835 millions de dollars accordé par Goldman Sachs à BES un mois seulement avant le plan de résolution orchestré par la banque centrale portugaise. Lundi, le groupe d’audit KPMG annonçait son refus de certifier les comptes semestriels de BES car ils n’intègrent pas les informations liées à ce sauvetage. Celui-ci repose sur une scission de la banque en deux et sur la recapitalisation de sa partie saine par le fonds de résolution public, à hauteur de 4,9 milliards d’euros.

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